lundi, décembre 30

En 2022, 543 millions d’euros issus des infractions routières ont atterri dans les caisses de l’Etat. Une manne qui provient surtout de l’explosion du nombre d’excès de vitesse. Mais à quoi sert ensuite cet argent? « C’est un cercle vertueux », explique le porte-parole de l’institut VIAS Benoit Godart.

Un coup de frein trop tardif pour éviter le crépitement tant redouté du flash, synonyme d’une amende prochaine. Sur les routes wallonnes, les radars fixes et tronçons sont de plus en plus nombreux pour sanctionner les chauffards. Chaque année, les infractions routières (vitesse, alcool au volant, non-respect des feux de signalisation…) ramènent de l’argent dans les caisses de l’Etat. Les chiffres qui concernent 2023 n’ont pas encore été consolidés, mais le total atteignait 543 millions d’euros en 2022.

Comme le montre l’infographie ci-dessus, les excès de vitesse constituent la grande majorité des infractions routières. En particulier, les infractions pour un dépassement de 0 à 10 kilomètres-heure de la vitesse maximale autorisée ont explosé en 2022. Il y en a eu plus de 4 millions sur un total de 7,6 millions d’infractions routières. Autrement dit, ce type d’infractions représente plus de la moitié (53%) des infractions constatées, tous types confondus.

« Certaines personnes habituées à rouler à 140 voire 150 kilomètres-heure sur l’autoroute sont désormais flashées »

Benoit Godart, porte-parole de l’institut VIAS

Ce constat n’étonne pas le porte-parole de l’institut VIAS Benoit Godart. « D’année en année, le nombre de contrôles et de radars – surtout tronçons – augmente. Certaines personnes habituées à rouler à 140 voire 150 kilomètres-heure sur l’autoroute sont désormais flashées, avec la disparition de la marge de tolérance. » En vigueur avant 2024, ce dispositif permettait aux conducteurs qui se trouvaient quelques kilomètres-heure au-dessus de la vitesse maximum de ne pas se faire flasher. Désormais, la marge de tolérance n’est plus d’application. « Récemment, une commune flamande a constaté, après l’installation d’un radar-tronçon, une baisse de 97% des excès de vitesse sur un an. Cela démontre que le radar-tronçon est un dispositif efficace« , se satisfait Benoit Godart.

Infractions routières: ce à quoi sert votre argent

Mais à quoi sert ensuite cette manne financière issue des infractions routières? Une part du gâteau alimente le budget fédéral, une autre vient garnir celui des entités fédérées: 171 millions d’euros pour la Flandre, 82 millions d’euros pour la Wallonie et 21 millions d’euros pour Bruxelles-Capitale.

Une autre grosse tranche du gâteau atterrit dans l’assiette du Fonds de la sécurité routière, créé en 2004 par le gouvernement pour réduire de moitié le nombre de victimes d’accidents de la route. Ce fonds permet principalement de financer les zones de police au niveau local. «C’est donc un cercle vertueux: l’argent des amendes sert à financer le matériel et les opérations menées pour améliorer la sécurité routière. En d’autres termes, les conducteurs flashés aujourd’hui financent les contrôles de demain», résume le porte-parole de l’institut VIAS.

Dans la pratique, les recettes issues des amendes routières permettent, entre autres, de financer des radars supplémentaires, mais aussi d’acheter des embouts pour les éthylotests ou des cônes pour les contrôles routiers.

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