vendredi, décembre 19

Comme chaque année à pareille époque, la grippe se propage. En version «variant K», en ce mois de décembre. Quelles sont ses spécificités? Le point.

Quatre semaines plus tôt qu’à l’accoutumée: la grippe saisonnière est particulièrement précoce, cette année, en Europe, avertit l’Organisation mondiale de la santé. Actuellement, au moins 27 des 38 pays de la région européenne de l’OMS enregistrent une activité grippale élevée ou très élevée. D’après le dernier bulletin de l’institut de santé publique Sciensano publié la semaine dernière, ce n’est pas encore le cas de la Belgique, mais le seuil épidémique devrait être franchi dans les semaines à venir.

L’OMS appelle la population à adopter les mesures appropriées pour limiter la propagation du virus: rester chez soi en cas de maladie, maintenir une bonne hygiène des mains, éternuer ou tousser dans son coude, porter un masque en public en cas de symptômes et aérer régulièrement son logement.

Le Vieux Continent a en outre vu émerger un nouveau variant nommé A(H3N2) sous-clade K. Celui que les médias surnomment «variant K» ou «super grippe» a fait des ravages dans certains pays européens comme le Royaume-Uni et la France, et des cas ont déjà été recensés en Belgique.

Sur le plan symptomatique, l’A(H3N2) n’a rien de surprenant, et a même tout des affections d’une grippe «classique»: fièvre, maux de tête, douleurs musculaires, toux sèche, fatigue. Bien qu’aucune preuve ne montre que le variant K provoque une forme plus sévère de la maladie, il pèse fortement sur les systèmes de santé, les populations n’ayant pas encore développé d’immunité.

La vague de grippe devrait atteindre son pic entre la fin décembre et le début du mois de janvier.

Une vaccination pas efficace à 100%, mais essentielle

Bien qu’elle se révèle moins efficace contre le variant K, la vaccination reste la principale mesure préventive pour se prémunir contre les formes graves de la maladie, rappelle l’OMS. «Le problème dans le développement d’un vaccin contre la grippe est qu’il faut déterminer dès février ce qu’il doit contenir. Sinon, il ne sera jamais approuvé et produit à temps», indique le virologue Marc Van Ranst (KU Leuven). Or, il n’est pas garanti que le virus ne mute pas entre-temps.

«En général, cela ne pose pas de problème, mais en moyenne tous les six ans, on se retrouve avec un décalage. Si la variante H3N2 persiste, ce sera également le cas cette année et la protection sera un peu moins efficace. Mais cela ne doit en aucun cas être une raison pour ne pas se faire vacciner. Le vaccin réduira toujours considérablement le risque d’être hospitalisé ou de mourir.» Les premières données provenant du Royaume-Uni confirment, en effet, que le vaccin saisonnier actuel, sans être efficace à 100%, réduit bien le risque de complications liées à ce virus.

Cette protection est particulièrement importante pour les populations à risque, comme les personnes âgées, les personnes immunodéprimées, celles atteintes de maladies chroniques, les femmes enceintes, les nourrissons et les jeunes enfants.

(Avec Belga)

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