Le PS souhaite savoir qui a payé un récent voyage de Georges-Louis Bouchez au Qatar. L’intéressé parle d’un déplacement « privé ».
Un récent voyage du président du MR, Georges-Louis Bouchez, au Qatar a fait des gorges chaudes à la Chambre. L’intéressé étant également député, le PS a voulu savoir qui avait payé ce déplacement.
M. Bouchez s’est rendu le mois passé à Doha, au Sportico World Summit, pour trouver des investisseurs pour le club de football qu’il préside, les Francs Borains, en compagnie de l’un de ses proches collaborateurs, l’échevin chimacien Jolan Vereecke, a rapporté le Soir.
Interrogé par la presse à plusieurs reprises, il a refusé de préciser qui avait financé ce déplacement, en faisant remarquer que celui-ci était d’ordre privé. Patrick Prévot (PS) a interrogé le ministre en charge du Renouveau démocratique, David Clarinval (MR) sur le sujet. Il en a appelé à la « transparence » et à « l’éthique », et dénoncé un « mélange des genres ».
M. Bouchez « a confirmé plusieurs le caractère privé de ce voyage, je n’ai pas d’autre commentaire à faire », a répliqué le ministre qui a énuméré une série d’autres voyages à l’étranger de députés PS, notamment au Qatar et payés dans ce cas par une entreprise privée. À ses yeux, il est important « que chaque député puisse ouvrir ses horizons ».
La commission fédérale de déontologie a rendu au début de l’an dernier un avis sur la question des voyages de parlementaires à l’étranger à la demande de Samuel Cogolati (Ecolo) après le scandale du Qatargate. Elle posait quelques balises à respecter dans ce cadre, soulignant notamment une « distinction entre les voyages officiels et les voyages privés des parlementaires parfois très subtile ».
« Le risque de conflits d’intérêts n’est pas négligeable, surtout lorsqu’il s’agit d’un voyage à titre individuel dont les frais sont supportés par la partie invitante. Les parlementaires doivent se prémunir contre des lobbies qui, sous des dehors de bonnes relations entre pays ou avec des institutions, visent à influencer des décisions », disait-elle.
La commission a adressé des recommandations au parlement: nécessité d’obtenir des informations sur le programme et le but du voyage et, a posteriori, assurer « une transparence suffisante lors de délibérations pour lesquelles les contacts privilégiés noués lors du déplacement pourraient influencer l’issue ou le laisser penser ». Autre recommandation: la mise en place d’un monitoring des voyages et invitations. Elle mettait par ailleurs en garde contre le risque de conflit d’intérêts si un voyage était payé par la partie invitante.