jeudi, septembre 19

Donald Trump a échappé, pour la deuxième fois en deux mois, à une tentative d’assassinat présumée et le FBI a annoncé l’arrestation d’un suspect, Ryan Wesley Routh. Voici ce que l’on sait sur lui.

Il est «peu avant 14h» (20h heure belge) quand les tirs surviennent. Donald Trump joue au golf, à West Palm Beach en Floride, non loin de sa résidence de Mar-a-Lago. A partir de là, tout s’enchaîne. Des agents de la police d’élite du Secret Service ont «ouvert le feu sur un homme armé» portant un fusil de type AK-47. Le suspect, caché dans des buissons, s’échappe et prend la fuite à bord d’une voiture noire. Un témoin permet à la police d’identifier le véhicule et de le retrouver. « Nous avons quelqu’un en garde à vue qui est un suspect potentiel», déclare alors Ric Bradshaw, shérif du comté de Palm Beach, lors d’une conférence de presse.

Selon CNN, qui cite «trois sources policières», ce suspect potentiel est Ryan Wesley Routh, 58 ans, constructeur indépendant de logements de type tiny-house à Hawaï. Il affiche un casier judiciaire s’étalant sur plusieurs décennies. Il a notamment été accusé à plusieurs reprises par les autorités américaines de ne pas payer ses impôts à temps. Il publie régulièrement des articles sur la politique et l’actualité, critiquant parfois l’ancien président et candidat lors des prochaines élections.

Les Services Secrets ont cependant reconnu ne «pas être sûr à l’heure actuelle que l’individu ait pu tirer sur les agents». Et, a fortiori, rien ne dit qu’il ait même ouvert le feu vers l’endroit du golf où jouait Donald Trump.

Le procureur du comté de Palm Beach a fait savoir que l’homme était resté silencieux au moment de son interpellation et confirmé que le suspect avait un casier judiciaire qui affichait plusieurs infractions.

Pro-Ukrainien

Dans ses publications, il explique clairement son soutien à l’Ukraine après l’invasion russe. L’AFP l’avait d’ailleurs interviewé à Kiev fin avril 2022, alors qu’il participait à une manifestation de soutien aux Ukrainiens piégés dans la ville portuaire de Marioupol.

«Poutine est un terroriste et il faut en finir avec lui. Nous avons donc besoin que tout le monde, dans le monde entier, arrête ce qu’il fait et vienne ici maintenant» avait-il déclaré à l’époque.

L’AFP avait interviewé M. Routh à Kiev fin avril 2022, alors qu’il participait à une manifestation de soutien aux Ukrainiens © AFP

Un représentant de la légion étrangère ukrainienne a confirmé à CNN que Ryan Wesley Routh avait pris contact avec eux à plusieurs reprises, mais il a précisé qu’il n’avait jamais fait partie de l’unité militaire dans laquelle combattent les volontaires étrangers. «Il nous proposait un grand nombre de recrues de différents pays, mais il était évident pour nous que ses offres n’étaient pas réalistes. Nous n’avons même pas répondu, il n’y avait rien à répondre», leur a déclaré Oleksandr Shaguri, officier du département de coordination des étrangers du commandement des forces terrestres.

Toujours selon la CNN, Ryan Routh aurait des attaches en Caroline du Nord. Il y était inscrit en tant qu’électeur «non affilié» en 2012. Il a également voté lors de la primaire démocrate de ce même Etat en mars de cette année, selon des documents publics.

Tendance à la violence

Le New York Times a, de son côté, analysé les propos du suspect, sur les réseaux sociaux mais également lors d’entretiens avec ce dernier. Une analyse qui révèle une tendance à la rhétorique violente dans les semaines qui ont suivi l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022. «JE SUIS PRÊT À PRENDRE L’AVION POUR CRACOVIE ET ALLER À LA FRONTIÈRE DE L’UKRAINE POUR ME PORTER VOLONTAIRE, COMBATTRE ET MOURIR», a-t-il notamment écrit.

Lors d’un entretien téléphonique en 2023, alors qu’il se trouvait à Washington, M. Routh «s’exprimait avec l’assurance d’un diplomate chevronné convaincu que ses plans de soutien à l’effort de guerre ukrainien allaient réussir», explique le quotidien américain. «Mais il semblait avoir peu de patience pour ceux qui se mettaient en travers de son chemin.»

Le président ukrainien a réagi à la tentative d’assassinant présumée condamnant la « violence politique ».

Partager.
Exit mobile version