Le MR était sous le feu des critiques, ce mardi, en commission des Relations extérieures de la Chambre. Il a été reproché au parti son refus de reconnaissance de l’État de Palestine, lors de la précédente législature.
La délégation palestinienne à Bruxelles a mis en cause, mardi, le MR pour son refus de reconnaissance d’un État palestinien par la Belgique sous la législature passée. Avant les élections du 9 juin, de vifs débats ont eu lieu au sein de la Vivaldi autour de cette reconnaissance, alors que la Belgique exerçait la présidence tournante du Conseil de l’UE. Le vote d’une résolution au Parlement était envisagé, mais la coalition n’a finalement pu s’accorder sur ce point. Du côté libéral, le MR s’y opposait catégoriquement. Ce faisant, la Belgique s’est retirée du groupe de pays européens partageant les mêmes vues, qu’elle constituait jusqu’alors avec l’Espagne, Malte, l’Irlande ou encore la Slovénie.
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« Vous avez manqué une porte sous la législature précédente. Six partis étaient pour, sauf vous. Vous étiez contre et votre parti a empêché la reconnaissance de la Palestine », a lancé Hassan Albalawi, premier conseiller à la mission de Palestine à Bruxelles, au député Michel De Maegd (MR), au cours d’une audition en commission des Relations extérieures de la Chambre. Une version des faits confirmée par Ecolo, qui siégeait également au gouvernement. « Il y avait un consensus, il y a un parti qui s’y est opposé: c’est le MR », a affirmé l’ex-co-présidente des Verts, Rajae Maouane.
« S’il y avait eu un consensus, il y aurait eu un vote. Ce que vous dites est factuellement faux », a rétorqué M. De Maegd à sa collègue. Le MR a répété sa position: l’accord de gouvernement sortant évoquait cette reconnaissance « à un moment opportun ». « Pour nous, ce moment n’était pas venu », a insisté le député. Et à ses yeux, un tel acte doit avoir une portée concrète. « L’Espagne a franchi le pas. Qu’est-ce que ça a changé? Rien. Nous voulions que ce soit un ‘game changer’, que cela s’intègre dans un processus, et la plupart des pays européens nous ont suivis », a fait remarquer le député.
Protéger les frontières
Pourtant, pas moins de 149 États dans le monde ont reconnu l’État de Palestine, qui dispose de 103 représentations diplomatiques et entretient des contacts avec 179 États, a indiqué M. Albalawi. « Nous ne cherchons pas une reconnaissance symbolique. Si nous voulons être reconnus et devenir un membre à part entière des Nations Unies, c’est pour préserver la solution à deux États sur les frontières de 1967 », a-t-il expliqué, en mettant en garde contre les velléités d’annexion de la Cisjordanie dans le chef de certains membres du gouvernement israélien actuel. « Nous voulons protéger les frontières ».
Le représentant de la Palestine ne perd toutefois pas espoir. Il a lancé un appel aux partis de la majorité en cours de négociation. « Dans la coalition qui va se constituer, vous pouvez reconnaître l’État de Palestine, c’est le moment de se rattraper », a-t-il souligné. Le premier parti de la potentielle Arizona, la N-VA, n’était toutefois pas présent durant l’audition.
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