mardi, novembre 26

Le Verviétois Malik Ben Achour (PS) prêtera serment comme échevin, le 2 décembre. Mais il ne pourra pas cumuler avec son mandat de sénateur coopté: le conseil de déontologie du PS le lui a fait savoir. Il ne l’entend cependant pas tout à fait de cette oreille…

Malik Ben Achour ne pourra pas cumuler ses mandats d’échevin à la ville de Verviers et de sénateur coopté. Ainsi en a décidé le conseil de déontologie du PS, qui le lui a fait savoir la semaine dernière. Il prêtera bien serment le 2 décembre pour intégrer le collège communal de la cité lainière, nous confirme-t-il. Quant au mandat de sénateur, il compte encore en discuter avec son parti, qui indique pourtant avoir clairement tranché.

Il faut revenir aux élections fédérales de juin pour comprendre la situation dans laquelle se trouvent Malik Ben Achour et son parti. Premier suppléant dans la circonscription de la province de Liège, le Verviétois a fait les frais des mauvais résultats du PS et de son renvoi dans l’opposition, au fédéral comme à la Région wallonne et à la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Conséquence: les trois premiers candidats effectifs (Frédéric Daerden, Sophie Thémont et Christophe Lacroix) ont décroché un siège à la Chambre, mais en tant que suppléant, Malik Ben Achour s’est retrouvé bredouille.

Je prêterai serment lundi prochain comme échevin de l’Urbanisme et du Logement.

Dans la foulée, le bureau du PS décidait de désigner le Verviétois, fort de ses 8.162 voix de préférence, comme sénateur coopté. C’était là un lot de consolation, en quelque sorte.

Mais les élections communales d’octobre s’en sont suivies. A Verviers, la liste PS-IC s’est maintenue dans la majorité en faisant alliance avec Ensemble Verviers. Malik Ben Achour y a obtenu le deuxième meilleur résultat personnel. Il a donc été convenu qu’il endosserait la fonction d’échevin.

Il n’a cependant échappé à personne, au PS, que Verviers compte 55.000 habitants. Or, les statuts du parti interdisent le cumul d’une fonction de parlementaire avec un mandat de bourgmestre, d’échevin ou de président de CPAS dans les communes de plus de 50.000 habitants.

(statuts du PS)

Malik Ben Achour estime pour sa part que la fonction de sénateur coopté, bien moins contraignante que celle de député par exemple, n’est aucunement incompatible avec celle d’échevin. Précisons qu’il ne s’agit pas particulièrement d’une question d’argent, puisque les statuts du PS prévoient également que les parlementaires étant également membre d’un collège communal exercent la fonction à titre gratuit.

(statuts du PS)

Il a dès lors fait valoir ses arguments au parti. Mais, apprend-on au PS, le conseil de déontologie a tranché, imposant le décumul à Malik Ben Achour. La question consistait si le mandat de sénateur coopté entrait bien dans le cadre du décumul, ce que l’avis de l’instance a confirmé.

Que va faire le principal concerné? «Je respecterai les engagements pris auprès des Verviétois et des instances de l’USC de Verviers et prêterai serment lundi prochain comme échevin de l’Urbanisme et du Logement», nous fait-il savoir.

Il choisit donc les fonctions scabinales en premier lieu, mais ne lâche pas le morceau pour autant. «Je rappelle qu’il n’y a aucune incompatibilité légale entre les fonctions d’échevin et de sénateur coopté. Nous nous concerterons par la suite avec les instances du parti aux différents échelons, afin d’examiner sereinement la situation pour assurer la représentation de la région verviétoise au niveau fédéral et y maintenir des relais forts dans l’intérêt de la Fédération de Verviers et des tous les Verviétois», conclut-il.

Je rappelle qu’il n’y a aucune incompatibilité légale entre les fonctions d’échevin et de sénateur coopté.

Cette déclaration, ostensiblement soucieuse d’une bonne représentation des Verviétois au niveau de pouvoir fédéral, s’inscrit dans un contexte où le PS est confronté à quelques crispations internes, sur fond de sous-régionalismes.

La fonction de sénateur coopté, d’autres se seraient bien vu en hériter, après s’être retrouvés sans mandat (parlementaire) au terme du scrutin de juin, ou déçus par la tournure des élections communales. D’autant plus, indique-t-on çà et là au PS, que les listes ont généralement été confectionnées en fonction des critères internes de décumul. Pourquoi Malik Ben Achour ne s’y plierait-il pas? Le bourgmestre sortant de Tournai, Paul-Olivier Delannois, éjecté dans l’opposition par Marie-Christine Marghem (MR), fait partie de ces personnalités citées pour le poste.

Le tout se déroule dans un contexte où les socialistes de Wallonie picarde, eux aussi, se plaignent ouvertement d’un manque de représentativité et de considération, au profit des fédérations de Charleroi et de Mons-Borinage. Une prédominance considérée comme démesurée des puissantes fédérations hainuyères, voilà qui en irrite plus d’un au sein d’autres fédérations, liégeoises notamment.

Quant à la situation de Malik Ben Achour, d’aucuns au PS estimaient ces derniers jours qu’elle se réglerait automatiquement, en prévoyant qu’il ferait une croix sur ses fonctions d’échevin. Il n’en sera rien, a priori. Il faudra trouver un autre sénateur coopté ou, à tout le moins, trouver un terrain d’entente avec le Verviétois.

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