Les shots de gingembre, pour stimuler l’immunité, pullulent dans les rayons. Derrière la promesse, n’est-ce qu’une mode «healthy» de plus ou ces petites boissons ont-elles de vrais bienfaits? Le point.
Booster l’immunité et faire le plein d’énergie. C’est la promesse des « ginger shots », « immunity shots » et autres shots dits vitaminés. Soit de petites doses de boisson à base de gingembre, associées avec du jus d’agrumes (citron, orange…) ou du curcuma, de plus en plus populaires. Faciles à préparer, ils se vendent largement dans le commerce. Leur promesse: une dose concentrée de nutriments pour une meilleure digestion, un boost immunitaire et énergétique ou encore une réduction de l’inflammation.
«Alicament»
Une énième nouvelle mode santé? «Oui, mais il y a un vrai apport pour la santé et l’énergie, explique la nutrithérapeute Clara Materne. Cependant, les bienfaits du gingembre ne sont pas nouveaux.» Celui-ci est utilisé depuis très longtemps en phytothérapie ou dans la médecine chinoise, par exemple. «Mais si ce format permet que le grand public s’intéresse aux aliments sains, c’est assez positif.»
La nutrithérapeute est une grande convaincue et consomme elle-même régulièrement du gingembre, qu’elle considère comme un «alicament», contraction de «aliment» et «médicament». Avec des propriétés immunitaires, antiinfectieuses, antidouleur ou encore digestives. «Cela permet d’équilibrer la flore buccale et l’estomac, mais aussi de soulager les nausées et de faciliter la digestion, confirme-t-elle. C’est également utile pour avoir un boost énergétique.»
Cure
Le «shot vitaminé» n’est cependant pas un remède miracle. Son utilisation doit être comprise dans le cadre d’une bonne hygiène globale. «Si on prend juste le shot, sans se demander d’où vient la fatigue ou la baisse d’immunité, cela ne sert à rien.»
Gare aussi aux excès. «Il faut garder du bon sens dans la consommation, mieux vaut ne pas en prendre quatre par jour, conseille-t-elle. Mais il n’y a pas vraiment de risque d’excès de gingembre, sauf si la personne est sensibles aux principes actifs. Il y a des personnes chez qui ça ne convient pas, mais en général ils le sentiront.» Elle conseille de l’utiliser plutôt en cure, en hiver par exemple. Et de le prendre avant le repas pour ses propriétés digestives.
Faire soi-même
D’autant que certains contiennent une teneur en sucre élevée. Dans le commerce, le premier ingrédient est parfois le jus de pomme. Or, il fait monter la glycémie s’il est consommé à jeun. Les versions «prêtes à l’emploi» sont également onéreuses. Pour quelque centilitres de boisson, il faudra débourser entre dix et 30 euros par litre dans la grande distribution en Belgique. Sur Internet, cela grimpe jusqu’à 45 euros le litre.
Pour Clara Materne, inutile de débourser autant. Si le shot acheté dans le commerce a l’avantage d’être facile, il est aussi possible, et moins coûteux, de la faire maison. C’est même l’idéal pour y mettre les ingrédients les plus nécessaires. Selon la nutrithérapeute, la recette initiale est constituée de gingembre et de jus de citron. Ce dernier aide aussi à la conservation. «Il suffit d’utiliser un extracteur, le mélange peut tenir deux mois.» Parmi les ingrédients à ajouter, le curcuma est «une bombe d’énergie» qui a notamment des vertus antiinflammatoires.
Il est aussi possible d’ajouter, tout simplement, ces ingrédients à son alimentation. Pour une infusion au gingembre, «ajoutez de la cannelle et du thym pour accompagner un début de fièvre, ou du romarin et du thym en cas de rhume», conseille-t-elle. Il existe aussi d’autres boissons «toutes faites» à base de gingembre. «C’est aussi une option, même si elles contiennent souvent 20 à 30% de sucre. Mais si c’est pour boire une boisson énergisante à la place, alors cela peut être une bonne alternative, idem pour le shot.»