mardi, octobre 22

Le 5 novembre 2024, les États-Unis éliront leur prochain président pour les quatre années à venir. Qui de l’actuelle vice-présidente Kamala Harris ou de l’ancien président Donald Trump l’emportera? Voici tout ce qu’il faut savoir sur ce scrutin déjà historique et les dernières tendances des sondages.

Toute l’Amérique retient son souffle dans l’attente de l’élection présidentielle du 5 novembre 2024. Alors que les sondages prédisent un vote serré, notamment dans les swing states, Kamala Harris et Donald Trump tentent de rallier à leur cause les électeurs indécis.

L’ancien président républicain réussira-t-il l’un des plus grands come-back de l’histoire politique américaine?

La vice-présidente démocrate deviendra-t-elle la première femme à diriger la première puissance mondiale?

Les États-Unis sortiront probablement épuisés de cette longue campagne électorale, qui a vu l’actuel président Joe Biden retirer sa candidature durant l’été, Donald Trump être condamné par la justice et empêtré dans plusieurs affaires ou encore Kamala Harris devoir faire une campagne express, en trois mois seulement.

Que disent les sondages?

Les sondages et enquêtes d’opinion donnent à voir la dynamique de chaque candidat, plus qu’une estimation exacte des résultats à venir. Et ils ont immanquablement pesé sur cette campagne.

Juste avant son retrait de la course à un nouveau mandat, Joe Biden était largement distancé par Donald Trump dans les intentions de votes. Son passage de flambeau à Kamala Harris fut pratiquement contraint et forcé, après un débat télévisé, fin juin, qui a soulevé beaucoup d’inquiétudes chez les démocrates.

Depuis, la candidate désignée par le Parti démocrate fait la course pour tenter d’inverser la courbe. Au milieu du mois d’août, Kamala Harris a pris l’ascendant, s’envolant jusqu’à 60% de probabilité de remporter la mise au début du mois d’octobre, selon certains agrégateurs de sondages (voir l’infographie ci-dessous). Mais Donald Trump a repris des couleurs depuis lors.

Remporter la majorité des suffrages est également loin d’être suffisant, comme le rappelle la défaite d’Hillary Clinton en 2016 malgré un total de votes supérieur à celui de Donald Trump, puisque l’élection se jouera au nombre de grands électeurs remportés au sein du collège électoral.

Le scrutin présidentiel est indirect aux États-Unis. La population n’élit pas directement le ou la président(e), mais bien un collège électoral composé de 538 grands électeurs. Pour pouvoir occuper le Bureau ovale, il faut remporter la majorité de ces grands électeurs, soit au moins 270, ceux-ci étant répartis dans chacun des 50 états américains, en fonction de la taille de la population. Ainsi, la Californie, avec ses 40 millions d’habitants, compte pour 54 grands électeurs, tandis que le Dakota du Nord, peuplé de moins de 800.000 âmes, n’en dénombre que trois.

Dès qu’un candidat ou une candidate obtient une majorité de votes dans un état, que ce soit par une ou 100.000 voix d’écart, l’ensemble des grands électeurs de l’état en question rejoignent le camp gagnant. C’est le principe du «winner takes all», le gagnant prend tout.

Deux états font exception, le Maine et le Nebraska, qui ajoutent au système une dose de proportionnel. Ceux-ci divisent leurs grands électeurs et les distribuent d’abord au niveau des « districts congressionnels », qui peuvent tomber pour l’un ou l’autre nom en lice, puis en attribuant les deux grands électeurs restant sur base de la majorité des votes sur l’ensemble de l’état. Un grand électeur du Nebraska peut donc être démocrate et les trois autres républicains.

Ce système d’élection indirecte est un vestige de la fondation du pays, lorsque deux idées s’affrontent, entre une élection par la population et une élection par une institution. Un mélange émerge finalement, ce qui permet à chaque état d’être représenté via ses grands électeurs, formant l’institution, qui sont eux-mêmes choisis par la population.

Pourquoi les swing states sont l’élément-clé de l’élection?

Ce suffrage indirect influence fortement l’importance de chaque état. Il est notamment bien plus intéressant de remporter les 40 grands électeurs du Texas que les trois du Vermont. Mais en réalité, ces deux états importent moins que d’autres pour une raison simple: le premier vote toujours républicain, le second toujours démocrate. Et ce, élection après élection.

La vraie bataille se joue plutôt dans les états indécis, appelés swing states. Il s’agit des états qui penche parfois en faveur du camp républicain, parfois en faveur du clan démocrate.

Au gré des élections, certains des 50 états qui composent le pays basculent et changent de couleur politique. Les votes y sont souvent très serrés et quelques voix peuvent suffire à faire pencher la balance. Comme les grands électeurs seront attribués en totalité au vainqueur, peu importe l’écart de voix, les swing states focalisent toute l’attention.

Sept états se retrouvent dans cette catégorie en 2024: l’Arizona, la Caroline du Nord, la Géorgie, le Michigan, le Nevada, la Pennsylvanie et le Wisconsin. Ils comptent au total pour 93 grands électeurs, soit un sixième du collège électoral environ. Remporter la bataille des swing states est capital tant pour Kamala Harris que Donald Trump, afin d’atteindre au moins 270 grands électeurs.

Actuellement, la candidate démocrate peut espérer remporter 226 grands électeurs grâce aux états pratiquement acquis aux «bleus». Le candidat républicain, lui, remportera probablement les 219 grands électeurs des états «rouges». Manquent donc à l’appel une cinquantaine de grands électeurs pour s’assurer de la victoire, à aller chercher dans les sept swing states.

Quand sera désigné le président?

Les électeurs se rendent aux urnes tous les quatre ans, le mardi suivant le premier lundi du mois de novembre, soit le mardi 5 novembre 2024 pour cette élection. Mais il ne s’agit bien que d’élire le collège des grands électeurs à cette date. Ce sont eux qui seront chargés d’élire réellement le président et le vice-président, un mois plus tard, le premier lundi qui suit le deuxième mercredi du mois de décembre, soit le 16 décembre cette année. Une simple formalité en réalité, puisqu’ils sont tenus de respecter le vote attendu, les grands électeurs déloyaux ou refusant de voter étant l’exception. Ces quelques rares cas n’ont jamais changé le résultat d’une élection.

Enfin, un mois plus tard, le 20 janvier 2025, la personne ayant remporté l’élection prêtera serment et prendra officiellement ses fonctions présidentielles au cours d’une «journée d’investiture».

À midi, heure de Washington, il ou elle prononcera ses mots devant le président de la Cour suprême: «Je jure solennellement que j’exécuterai loyalement la charge de président des États-Unis et que du mieux de mes capacités, je préserverai, protégerai et défendrai la Constitution des États-Unis.»

Le début officiel du mandat de quatre ans à la tête du pays.

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