vendredi, décembre 27

Le parquet antiterroriste français est désormais saisi de l’enquête au lendemain de l’attaque près de la tour Eiffel dans laquelle un Allemand a été tué et deux autres personnes blessées par un jeune Français. L’auteur de l’attaque « assume et revendique totalement son geste » et « tout laisse à penser qu’il a agi tout seul ».

Un touriste germano-philippin a été tué à coups de couteau samedi soir à Paris et deux autres personnes, une de nationalité britannique âgée de 66 ans et une autre, française, âgée de 60 ans, ont, elles, été blessées par des coups de marteau. Celles-ci sont « en bonne santé », il n’y a « pas de pronostic vital » engagé, a précisé le ministre français.

L’assaillant, un Français né en 1997, a été interpellé peu après les faits et placé en garde à vue. Les deux personnes blessées au marteau samedi soir dans l’attaque près sont « en bonne santé », a indiqué dimanche le ministre français de la Santé, Aurélien Rousseau.

Lors de sa garde à vue, il dit avoir agi en « réaction à la persécution des musulmans dans le monde ». Il apparaît « très froid et clinique et désincarné », a ajouté cette source.

L’attaque s’est passée à proximité du pont de Bir Hakeim dans la capitale française.

L’assaillant a été interpellé et placé en garde à vue dans le cadre de l’enquête confiée à la brigade criminelle de Paris, a indiqué le ministère public.

Le parquet antiterroriste français est désormais saisi de l’enquête.

Le parquet fédéral allemand a également indiqué avoir ouvert une enquête. »Nous avons ouvert une enquête », a déclaré à l’AFP une porte-parole du parquet fédéral, confirmant une information de l’hebdomadaire allemand Der Spiegel.

Connu pour islamisme radical et troubles psychiatriques

Le vingtenaire, connu pour islamisme radical et troubles psychiatriques, a crié « Allah Akbar » au moment des faits, selon une source policière. Il avait déjà été condamné à quatre ans de prison en 2016 pour avoir voulu passer à une action violente, a précisé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qui tenait un point presse sur place.

Il aurait dit aux policiers l’ayant interpellé qu’il « ne pouvait plus supporter que les musulmans meurent, tant en Afghanistan qu’en Palestine » et aurait aussi déclaré qu’il « en voulait » pour « ce qui se passait à Gaza » et que la France serait « complice de ce que faisait Israël » là-bas, selon le ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin.

Les enquêteurs vont se pencher sur le suivi médical de l’auteur, un homme au « profil très instable, très influençable », selon une source sécuritaire à l’AFP. « Est-ce qu’il était suivi médicalement comme il aurait dû l’être et comme il l’a été un temps, c’est une question qui se posera », a dit une source policière à l’AFP.

Cet homme avait déjà été interpellé en 2016 par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) pour un projet d’action violente dans le quartier d’affaires de La Défense, à la périphérie ouest de Paris. Il avait été condamné à cinq ans d’emprisonnement et était sorti après quatre ans de détention, selon cette source.

Un ministre admet un « ratage » dans le suivi « psychiatrique » du suspect

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a admis qu’il y avait eu « manifestement un ratage » dans le suivi « psychiatrique ». « Il y a eu manifestement un ratage psychiatrique, les médecins ont considéré à plusieurs reprises qu’il allait mieux », a dit Gérald Darmanin sur la chaîne BFMTV. Interpellé après l’attaque qui a fait un mort et deux blessés, Armand Rajabpour-Miyandoab, un Franco-iranien de 26 ans, était fiché pour radicalisation islamiste et soumis à une injonction de soins impliquant un suivi psychiatrique resserré.

Une vidéo revendique l’attaque

L’assaillant a publié sur les réseaux sociaux une vidéo de revendication de son attaque, ont confirmé à l’AFP des sources policières et sécuritaires. Il y évoque « l’actualité, le gouvernement, le meurtre de musulmans innocents », a détaillé la source sécuritaire. À ce stade, les enquêteurs ne savent pas quand cette vidéo a été tournée, mais elle a été postée en ligne « concomitamment » au passage à l’acte, selon cette source.

« J’adresse toutes mes condoléances à la famille et aux proches du ressortissant allemand décédé ce soir lors de l’attaque terroriste survenue à Paris et pense avec émotion aux personnes actuellement blessées et prises en charge », a écrit le président français Emmanuel Macron sur X (ex-Twitter).

« Nous ne céderons rien face au terrorisme« , a affirmé la Première ministre Elisabeth Borne. « Mes pensées vont à la victime, aux blessés et à leurs proches. Je salue le courage et le professionnalisme de nos forces de l’ordre et nos services de secours mobilisés », a encore écrit la cheffe du gouvernement sur X.

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