Les enfants, mais aussi les adultes, sont de plus en plus nombreux à recourir à l’orthodontie. Mais… pourquoi autant de moches dents ?
Ce sont des chiffres étonnants qui, d’ailleurs, demeurent en constante augmentation. En 2017, plus de la moitié des adolescents (55%) avaient entamé ou terminé un traitement orthodontique. Les données de l’Inami indiquent également une hausse chez les enfants de moins de 9 ans. Ainsi dans la classe de Gilles, 13 ans, plus de la moitié des 24 élèves portent un appareil dentaire…
Mais il n’y a pas que les jeunes, les adultes sont aussi toujours plus nombreux à se rendre «chez l’ortho». Aux Mutualités libres, chez les plus de 21 ans, la hausse était de 10% entre 2013 et 2017, soit de 7% à 17%. Même constat chez Solidaris: de 9% en 2016 à 13% en 2019. Aucune donnée, en revanche, sur les motifs de traitement. Passer chez l’orthodontiste n’est plus rare ni honteux à l’âge adulte.
Mais, au fond… pourquoi tant de « moches » dents à réaligner ? D’abord, c’est parce que les mâchoires subissent les évolutions sociétales. Il y a d’abord notre mastication, devenue obsolète et qui n’a plus rien à voir avec celle des origines. Les modes alimentaires ont évolué, d’une nourriture crue ou peu cuite, arrachée à pleines dents, à des aliments mous, onctueux et (très) cuits. Or, ce type d’alimentation, dès les premières années, ne permet pas à la mâchoire de se développer, de se former en s’étirant et en se modelant et, enfin, d’accueillir toutes les futures dents. D’où cette observation: au cours de cette transformation alimentaire, les mâchoires se sont rétrécies.
Autre facteur, occasionnant par ailleurs quelques frictions entre les parents et les professionnels de l’orthodontie: la tétine, le pouce ou encore le biberon, que les tout-petits tètent tardivement, jusqu’à 5, 6, voire 8 ans. A terme, ces enfants présentent un palais plus étroit, plus creux, et une mâchoire pas assez large. Ce qui engendre forcément une mauvaise position des dents et des incisives beaucoup trop avancées. Un quart des patients traités par les orthodontistes sont ainsi des anciens «suceurs tardifs».