lundi, novembre 25

Calin Georgescu, candidat prorusse, est arrivé en tête du premier tour de la présidentielle roumaine devant le Premier ministre pro-européen.

Séisme électoral en Roumanie: un candidat prorusse que personne n’attendait est arrivé en tête dimanche du premier tour de l’élection présidentielle devant le Premier ministre pro-européen Marcel Ciolacu, après le dépouillement de plus de 98% des suffrages.

D’abord donné largement en tête par les sondages de sortie des urnes, le dirigeant social-démocrate de 56 ans a vu remonter dans la soirée ce rival d’extrême droite de 62 ans, Calin Georgescu.

Après dépouillement de 98,66% des bulletins, M. Georgescu recueille 22,59% des suffrages, contre 19,55% pour M. Ciolacu.

Elena Lasconi, maire centre droit d’une petite ville, arrive en troisième position à 18,84%. Donné favori à l’extrême droite avant le scrutin, George Simion du parti AUR (Alliance pour l’unité des Roumains) doit pour sa part se contenter de la 4e place, à 13,94%.

En l’état, MM. Georgescu et Ciolacu sont appelés à s’affronter lors d’un second tour prévu le 8 décembre, avec entretemps des législatives le 1er décembre.

Quelle que soit l’issue du scrutin, « l’extrême droite est de loin la grande gagnante de cette élection », avec plus de 35% des suffrages, a commenté pour l’AFP le politologue Cristian Pirvulescu.

Selon les experts, elle a profité d’un climat social et géopolitique tendu dans ce loyal Etat membre de l’UE et de l’Otan, situé aux portes de l’Ukraine.

C’est un bouleversement pour ce pays de 19 millions d’habitants qui a jusqu’ici résisté aux postures nationalistes, se démarquant de la Hongrie ou de la Slovaquie. Le président de la République roumaine occupe une fonction essentiellement protocolaire mais exerce un magistère moral important.

M. Georgescu a séduit dans les derniers jours avec une campagne TikTok devenue virale, focalisée sur la nécessité de stopper l’aide à l’Ukraine. « Ce soir, le peuple roumain a crié pour la paix. Et il a crié très fort, extrêmement fort », a-t-il réagi.

Après dix ans au pouvoir de Klaus Iohannis, fervent soutien de Kiev devenu très impopulaire à cause notamment de ses coûteux voyages à l’étranger financés avec l’argent public, les Roumains ont donc porté leur dévolu sur les candidats antisystème, sur fond de montée des mouvements ultra-conservateurs en Europe.

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