Depuis que les partenaires de l’Arizona ont un budget, la pression pour qu’ils avancent ensemble est retombée, libérant de la place pour évoluer en ordre plus dispersé. C’est dans cet espace qu’il faut inscrire l’ultimatum des Engagés au MR pour sortir de l’impasse à Bruxelles.
La Fédération des cinémas de Belgique est vent debout contre la hausse du prix du ticket d’entrée et envisage un recours devant le Conseil d’Etat si l’augmentation de la TVA est confirmée. Les experts en ressources humaines remplissent des tableurs pour vérifier s’il sera possible de calculer les salaires selon la nouvelle indexation en centimes d’ici au 1er janvier. Les banques belges mettent en garde le ministre des Finances contre le chaos potentiel que pourrait provoquer l’entrée en vigueur de la taxe sur les comptes-titres au lendemain de la Saint-Sylvestre. Les artistes, les journalistes et les développeurs font leurs comptes et s’inquiètent du poids que fera peser sur leurs épaules la révision de la fiscalité des droits d’auteur. Les détenteurs d’une chaudière à gaz commencent à douter du bien-fondé de leur investissement.
La pression pour que les partenaires de l’Arizona avancent obligatoirement ensemble est retombée.
A tous les niveaux, les conséquences de l’épure budgétaire de l’Arizona continuent à déferler. Jusque sur les négociateurs bruxellois. Au point de provoquer ce que ni la dégradation de la note de la Région par les agences de notation, ni la menace de mise sous tutelle régulièrement brandie par Bart De Wever, ni la fin de la ligne de crédit accordée par Belfius, ni la perspective de voir ING suivre la même trajectoire, ni la récente mobilisation citoyenne, ni les appels au secours des associations privées de subsides n’avaient réussi jusqu’ici: faire avancer les négociations en vue de la confection d’un budget, voire d’un gouvernement à Bruxelles?
Ce serait aller un peu vite en besogne. Néanmoins, une ébauche de solution se dessine autour d’une coalition de centre-gauche côté francophone. Depuis que les partenaires de l’Arizona ont atteint la ligne d’arrivée budgétaire, la pression pour qu’ils avancent ensemble est retombée, libérant de la place pour évoluer en ordre plus dispersé. C’est dans cet espace de liberté retrouvé qu’il faut inscrire l’ultimatum lancé par le président des Engagés à son alter ego libéral pour sortir de l’impasse bruxelloise.
Si, jusqu’ici, c’est l’intérêt des partis qui s’est exprimé au détriment de celui des Bruxellois et a conduit à cette situation de blocage, paradoxalement, c’est aujourd’hui la tentation d’offrir à un parti sa propre lumière, hors de l’ombre de son partenaire, qui pourrait permettre d’envisager une sortie de crise. Même si l’espace de liberté que Les Engagés tentent d’occuper est étroit: entre une majorité un peu trop courte et la perspective d’une guerre de tranchées aux autres niveaux de pouvoir. Etroit, donc, c’est certain. Mais très ou trop étroit?















