Les syndicats représentant les travailleurs d’Audi Brussels ont exprimé leur déception quant au conseil d’entreprise extraordinaire. Une assemblée du personnel, sous haute tension, a lieu ce vendredi.
Une assemblée du personnel d’Audi Brussels est organisée au sein de la salle de concerts Forest National, au cours de laquelle des annonces sont attendues, selon des sources syndicales. Les syndicats considèrent cependant que la participation des travailleurs du constructeur automobile sera faible. Cette assemblée se déroule sous haute tension, alors que la direction d’Audi a annoncé le 9 juillet dernier son intention de restructurer l’usine bruxelloise, laissant planer la menace d’une fermeture et la suppression potentielle de 1.500 emplois dès octobre prochain, puis de plus de 1.100 autres en 2025.
Depuis, la colère gronde, avec une grande manifestation d’ores et déjà prévue le 16 septembre.
Un conseil d’entreprise extraordinaire organisé n’a pas permis d’apaiser les esprits, les syndicats déplorant le « peu d’informations concrètes » apportées par la direction. La décision d’organiser l’assemblée du personnel à Forest National, et non sur le site d’Audi Brussels, semble également mal passer auprès des employés. Un délégué syndical estime ainsi que « ce choix n’est qu’un prétexte pour justifier des mesures de sécurité renforcées et des fouilles à l’entrée ». Les syndicats s’attendent d’ailleurs à ce que la participation du personnel soit faible. La zone de police Bruxelles-Midi (Anderlecht, Forest, Saint-Gilles) prévoit par ailleurs « un dispositif afin de gérer les éventuels débordements et ce dans un esprit de désescalade », a indiqué une porte-parole. En même temps que cette assemblée du personnel, une rencontre sera organisée à 09h30 entre les représentants nationaux des syndicats et le ministre bruxellois de l’Emploi, Bernard Clerfayt. L’office bruxellois de l’emploi Actiris et Bruxelles Formation seront également présents à cette réunion.
Incertitudes
Le conseil d’entreprise extraordinaire qui s’est tenu chez Audi Brussels n’a pas permis de lever les incertitudes qui pèsent sur l’avenir du site. Les syndicats, qui se sont réunis à l’issue de la rencontre, ont déploré le manque de précisions et de réponses concrètes de la part de la direction. « Les réponses apportées ont été très superficielles. Nous n’avons pas eu les explications détaillées que nous étions en droit d’attendre », a déploré Grégory Dascotte, secrétaire permanent à la FGTB Metal. Si la direction a évoqué les difficultés logistiques rencontrées par l’usine, elle n’a fourni aucun élément chiffré pour étayer ses propos, selon le camp syndical.
Concernant l’avenir du site, les syndicats ont rappelé qu’il était encore « beaucoup trop tôt » pour se prononcer sur une fermeture ou un plan social, la procédure d’information et de consultation des travailleurs (phase 1 de la Loi Renault) étant toujours en cours. « Tant que la direction n’a pas annoncé clairement la fermeture de l’usine, nous gardons espoir« , a indiqué Ludovic Pineur, délégué syndical CNE. La question des conditions de licenciement, qui pourraient intervenir dès le mois d’octobre, n’a pas pu être abordée à ce stade.
Le redémarrage de l’usine devrait s’amorcer la semaine prochaine, selon les représentants de l‘ACV-CSC et Olivier Van Camp, du BBTK-Setca. La direction prévoirait de lancer le réapprovisionnement via les fournisseurs dès mercredi, avant de relancer progressivement les différents départements de production.
Un nouveau conseil d’entreprise extraordinaire est d’ores et déjà programmé le 3 septembre prochain.