dimanche, décembre 29

Les syndicats représentant les travailleurs d’Audi Brussels ont exprimé leur déception quant au conseil d’entreprise extraordinaire. Une assemblée du personnel, sous haute tension, a eu lieu ce vendredi, sans apporter de nouvelles informations sur l’avenir de l’usine bruxelloise.

Une assemblée du personnel d’Audi Brussels est organisée au sein de la salle de concerts Forest National, au cours de laquelle des annonces sont attendues, selon des sources syndicales. Environ un millier de travailleurs d’Audi Brussels étaient présents. L’ambiance électrique était palpable, nourrie par l’incertitude qui plane sur l’avenir de l’usine depuis l’annonce de restructuration début juillet.

Quelques pétards ont éclaté peu avant 10h00. Des mesures de sécurité renforcées, incluant grilles et fouilles, ont été mises en place, suscitant l’indignation des employés. Les sous-traitants, interdits d’accès à la salle, ont exprimé leur frustration. Kader, sous-traitant chez Audi depuis six ans, déplore le manque de communication depuis l’annonce de la restructuration en juillet. Ce vendredi encore, « on a l’impression d’être mis de côté », a dénoncé le travailleur. « On n’est pas des employés, on est des terroristes« , a lâché un collègue, ironique et amer face au dispositif de sécurité mis en place. Les journalistes se sont également vu refuser l’accès à la salle.

La production d’Audi Brussels, qui devait initialement reprendre le 20 août, débutera finalement le 2 septembre, a annoncé la direction de l’entreprise lors d’une assemblée générale du personnel. Cependant, les syndicats constatent très peu d’empressement à reprendre le travail tant que le personnel ne dispose pas de perspectives.

Flou

Selon Pascal Debrulle, délégué FGTB, la direction a été huée du début à la fin de la réunion, ponctuée de sifflets et de cris. « Rien de neuf n’a été annoncé. La direction nous demande de rester calmes, évoque des projets à venir et la recherche de solutions, mais rien de concret n’est sur la table », a-t-il déploré. Même son de cloche du côté du délégué CSC Maurizio Sabatino: « C’est bien beau de parler d’alternatives, encore faudrait-il les connaître ! Tout reste flou, nous sommes dégoûtés », a-t-il fustigé, ajoutant que les travailleurs étaient « furieux et en colère » face au manque d’informations concrètes. 

La direction a évoqué la possibilité d’investisseurs externes, sans donner plus de détails. La reprise de la production, initialement prévue pour le 20 août, est reportée à une date indéterminée. Les travailleurs seront à nouveau payés la semaine prochaine sans travailler.

La colère gronde, avec une grande manifestation d’ores et déjà prévue le 16 septembre.

Un conseil d’entreprise extraordinaire organisé n’a pas permis d’apaiser les esprits, les syndicats déplorant le « peu d’informations concrètes » apportées par la direction. La décision d’organiser l’assemblée du personnel à Forest National, et non sur le site d’Audi Brussels, semble également mal passer auprès des employés. Un délégué syndical estime ainsi que « ce choix n’est qu’un prétexte pour justifier des mesures de sécurité renforcées et des fouilles à l’entrée ». Les syndicats s’attendent d’ailleurs à ce que la participation du personnel soit faible. La zone de police Bruxelles-Midi (Anderlecht, Forest, Saint-Gilles) prévoit par ailleurs « un dispositif afin de gérer les éventuels débordements et ce dans un esprit de désescalade », a indiqué une porte-parole. En même temps que cette assemblée du personnel, une rencontre sera organisée à 09h30 entre les représentants nationaux des syndicats et le ministre bruxellois de l’Emploi, Bernard Clerfayt. L’office bruxellois de l’emploi Actiris et Bruxelles Formation seront également présents à cette réunion.

Incertitudes

Le conseil d’entreprise extraordinaire qui s’est tenu chez Audi Brussels n’a pas permis de lever les incertitudes qui pèsent sur l’avenir du site. Les syndicats, qui se sont réunis à l’issue de la rencontre, ont déploré le manque de précisions et de réponses concrètes de la part de la direction. « Les réponses apportées ont été très superficielles. Nous n’avons pas eu les explications détaillées que nous étions en droit d’attendre », a déploré Grégory Dascotte, secrétaire permanent à la FGTB Metal. Si la direction a évoqué les difficultés logistiques rencontrées par l’usine, elle n’a fourni aucun élément chiffré pour étayer ses propos, selon le camp syndical.

Concernant l’avenir du site, les syndicats ont rappelé qu’il était encore « beaucoup trop tôt » pour se prononcer sur une fermeture ou un plan social, la procédure d’information et de consultation des travailleurs (phase 1 de la Loi Renault) étant toujours en cours. « Tant que la direction n’a pas annoncé clairement la fermeture de l’usine, nous gardons espoir« , a indiqué Ludovic Pineur, délégué syndical CNE. La question des conditions de licenciement, qui pourraient intervenir dès le mois d’octobre, n’a pas pu être abordée à ce stade.

Le redémarrage de l’usine devrait s’amorcer la semaine prochaine, selon les représentants de l‘ACV-CSC et Olivier Van Camp, du BBTK-Setca. La direction prévoirait de lancer le réapprovisionnement via les fournisseurs dès mercredi, avant de relancer progressivement les différents départements de production.

Un nouveau conseil d’entreprise extraordinaire est d’ores et déjà programmé le 3 septembre prochain.

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