L’annonce intervient alors que le gouvernement de gauche espagnol de Pedro Sánchez et le parti de M. Puigdemont négocient une loi d’amnistie pour les indépendantistes impliqués dans la tentative de sécession de la Catalogne en 2017.
Le Tribunal suprême espagnol, la plus haute instance judiciaire du pays, a annoncé jeudi l’ouverture d’une enquête pour « terrorisme » contre l’ancien président catalan et dirigeant indépendantiste Carles Puigdemont.
L’annonce intervient alors que le gouvernement de gauche espagnol de Pedro Sánchez et le parti de M. Puigdemont négocient une loi d’amnistie pour les indépendantistes impliqués dans la tentative de sécession de la Catalogne en 2017, l’une des pires crises politiques vécues par l’Espagne contemporaine.
Dans un communiqué, le Tribunal suprême s’est dit « compétent » pour « ouvrir une enquête et, le cas échéant, poursuivre l’ancien président régional catalan Carles Puigdemont » pour des « délits de terrorisme en relation avec les faits visés par l’enquête sur ‘Tsunami démocratique’ ».
« Tsunami démocratique » est le nom d’une mystérieuse plateforme ayant appelé à protester contre la condamnation le 14 octobre 2019 de neuf dirigeants indépendantistes à la prison pour leur rôle dans la tentative de sécession de 2017. Des milliers de militants avaient notamment fait le blocus de l’aéroport de Barcelone ce jour-là. Cette organisation avait également été à l’origine, entre autres, de coupures de routes en Catalogne dans un contexte de fortes tensions marqué par des scènes de guérilla urbaine à Barcelone.
Le Tribunal suprême, qui a nommé une juge d’instruction pour enquêter sur cette affaire, « n’a aucun doute sur le fait que les faits dont est accusé ‘Tsunami démocratique’ relèvent du terrorisme », poursuit l’instance dans son communiqué.
Selon elle, « il y a plusieurs indices accréditant la participation aux faits de Carles Puigdemont« , qui « a été informé dès le début de la création de ce nouveau groupe organisé en vue de subvertir l’ordre constitutionnel et de déstabiliser gravement les institutions démocratiques ».
Outre M. Puigdemont, qui a fui en Belgique en 2017 pour échapper aux poursuites de la justice espagnole, cette enquête vise également Rubén Wagensberg, un élu au Parlement régional catalan qui a quitté l’Espagne il y a quelques semaines pour éviter des poursuites.