WBE, le pouvoir organisateur de l’enseignement public francophone, doit se trouver un nouvel administrateur général. La coalition Azur avait promis un processus dépolitisé, mais…
Pour en finir avec les copinages et les contrats dorés offerts aux personnes bien placées dans l’arrière-cuisine politique, la coalition Azur a promis de dépolitiser son administration tant que faire se peut, notamment via un appel aux managers privés. La désignation d’un nouvel administrateur général à la tête de WBE (NDLR: Wallonie-Bruxelles Enseignement, le pouvoir organisateur de l’enseignement publique francophone) figure comme un premier test. Mais malgré un appel à candidatures aux frontières très larges, seules neuf dossiers ont été soumis et trois ont été retenus.
L’un des candidats, par son CV, s’impose comme favori. Le chef de cabinet adjoint de Valérie Glatigny, actuelle ministre MR de l’Education, pourrait tout à fait avoir les compétences requises. Un jury de quatre experts du milieu (dont une est ouvertement étiquetée MR et une autre PS) l’a d’ailleurs attesté, en rendant un avis au conseil d’administration de WBE. Qui doit désormais entendre les candidats le 18 septembre prochain, avant de rendre sa décision.
Au CA, la dépolitisation attendra
Sauf que la dépolitisation du conseil d’administration, elle, n’est pas encore entamée. Sur ses seize membres, six sont MR, trois Engagés, quatre PS, deux PTB et un Ecolo. Comment dès lors ne pas imaginer un grand deal politique entre MR et Engagés afin de placer l’un des bras droits de la ministre de l’Enseignement à la tête de ce pouvoir organisateur chapeautant 500 établissements, accueillant chaque jour 200.000 élèves et employant 30.000 personnes (soit l’un des plus gros employeurs wallons)?
«Leur préoccupation principale, c’est de trouver l’administrateur général qui va mener la barque, croyez-moi»
Pour autant, le profil du favori interroge. Déjà «poussé par le parti» pour un poste dans les hautes sphères de WBE (qu’il n’a pas obtenu), ses opinions sur le tronc commun seraient, paraît-il, incompatibles avec celles des Engagés. Voir les centristes voter pour ce candidat serait donc étonnant, mais sait-on jamais.
Pour assurer la bonne transparence de la désignation, un avocat sera même présent à l’audition et chargé de rédiger les justifications officielles pour les deux candidats malheureux. Un bureau élargi, intégrant les membres du PS, PTB et Ecolo) a même été proposé. Trois anciens ministres de l’Enseignement et quatre préfets des études figurent également dans le CA. «Leur préoccupation principale, c’est de trouver l’administrateur général qui va mener la barque, croyez-moi», assure la présidente du Conseil d’Administration, Françoise Colinia (MR). On jugera sur pièce au moment de la désignation, répondent d’autres observateurs attentifs du dossier.
















