Les automobilistes belges ne sont pas tous égaux face à l’usure de leur voiture. Pour diverses raisons telles que la météo, la densité automobile, ou encore l’âge des véhicules, dans certaines régions, les automobilistes voient le risque de pannes ou de défauts graves augmenter.
Le parc automobile belge est vieillissant. Selon une étude du Groupement interprofessionnel de l’automobile (GiPA) menée pour le compte du groupe Auto5, le Belge garderait la même voiture en moyenne dix ans. Et ce, malgré les divers incitants fiscaux, notamment en faveur de l’achat de véhicules électriques. «De nombreux automobilistes continuent de rouler avec des voitures plus anciennes, souvent pour des raisons économiques ou pratiques», souligne une étude de l’expert du diagnostic connecté Carly.
Or, plus une voiture est vieille, plus le risque de pannes et d’apparitions de défauts mécaniques est important. Cela peut entraîner des frais conséquents pour l’automobiliste, mais représente également un enjeu majeur pour la sécurité routière.
Il ressort de l’étude que 74% des véhicules bruxellois présentent un défaut critique, tandis qu’ils sont 62% en Flandre-Orientale et dans le Hainaut, ou encore 61% dans le Limbourg. Selon Marc Eckerlen, représentant Benelux de Carly, des éléments tels que les conditions climatiques, l’âge moyen du parc automobile –plus important dans «les régions économiquement moins dynamiques ou plus rurales»– ou encore les habitudes d’entretien des conducteurs influencent ces chiffres.
L’humidité, ennemie de la mécanique
La Belgique est un petit pays, mais que l’on vive à la côte, dans les Ardennes ou dans une grande ville, les conditions météorologiques varient. Ces différences climatiques ont une incidence sur le vieillissement des véhicules. La neige, le froid, l’humidité et les fortes pluies contribuent à l’usure prématurée des voitures en favorisant la corrosion de composants mécaniques ou électriques, et l’usure des freins, énumère l’étude. C’est le cas à la côte, où 67% des véhicules diagnostiqués en 2024 présentaient au moins un défaut sérieux à critique.
En hiver, le sel de déneigement attaque les châssis et les systèmes de freinage. Il n’est dès lors pas surprenant de voir les provinces de Luxembourg et de Liège dans le haut du classement avec respectivement 68 et 67% de défauts critiques enregistrés par le boîtier Carly.
Enfin, les irrégularités sur la route, conséquences notamment des phases de gel et de dégel, mais également d’un «entretien routier parfois insuffisant», peuvent endommager les suspensions, les pneus et les jantes, accélérant l’usure générale des véhicules, note encore l’expert du diagnostic connecté.
Plus nombreux sont les arrêts, plus importante est l’usure des voitures
La densité du trafic est plus importante dans les grandes agglomérations comme la capitale que dans les villes et villages de campagne. Qui dit trafic dense dit aussi un risque accru d’embouteillages. Ces deux éléments peuvent entraîner une usure mécanique prématurée des voitures.
L’étude pointe du doigt la vitesse généralisée à 30km/h, la conduite saccadée, les freinages fréquents, les arrêts multiples et les redémarrages constants comme autant d’éléments expliquant que Bruxelles est la «pire» région de Belgique en matière d’usure de son parc automobile. «C’est surtout le cas pour les moteurs diesel qui, à bas régime constant, montent difficilement en température et s’encrassent plus rapidement», souligne Carly. Par ailleurs, la pollution urbaine favorise l’encrassement des filtres à particules et des systèmes d’échappement, ce qui nuit aux performances des véhicules et accentue les défauts critiques, note encore l’expert du diagnostic.
Des automobilistes plus dépendants
Enfin, l’usure des voitures est fortement liée à l’usage intensif de leurs propriétaires. Dans les grandes villes où il existe une meilleure offre de mobilité alternative, les risques pour les automobilistes de rencontrer des problèmes liés à l’usure de leur véhicule sont moindres comparés à ceux des régions où les habitants sont davantage dépendants de leur voiture, à l’instar de la province de Luxembourg, qui se classe deuxième du classement de Carly.
En outre, l’accès à des garages spécialisés ou des concessionnaires peut parfois être plus limités dans les petites villes et villages. Les délais de livraison de certaines pièces détachées peuvent aussi être allongés, «maintenant certains défauts actifs plus longemps», conclut Carly, qui insiste sur l’importance d’un entretien régulier et d’un suivi préventif de sa voiture.