jeudi, novembre 21

La fin d’année approchant, l’indice fixant par ricochet l’indexation automatique des salaires se dessine plus précisément. Les salariés de la commission paritaire 200 (CP200), indexés en janvier, devraient bénéficier d’une hausse bien plus importante que celle d’il y a douze mois.

A quelle indexation de salaire peuvent s’attendre les 500.000 employés de la CP200, la plus importante en Belgique, en janvier 2025? Selon les dernières estimations de plusieurs secrétariats sociaux, sur base des chiffres du Bureau du Plan, elle devrait tourner autour de 3,52%. Un nombre largement supérieur à l’indexation de janvier 2024 (+1,48%), mais évidemment inférieur à celui de janvier 2023 (+11,08 %), alors que l’inflation battait des records.

Certains travailleurs qui dépendent d’autres commissions paritaires suivront le même chemin, avec une indexation prévue au début de l’année prochaine: ce sera le cas pour la CP118.03 (boulangerie), 119 (commerces alimentaires), 140.03 (transport routier) ou encore 149.01 (électriciens). Pour ces quatre exemples, le fonctionnement est identique à la CP200, avec une unique indexation annuelle, qui intervient en janvier, et qui tournera aussi autour de 3,5%.

Pour la CP124 (construction) ou encore la 126 (ouvriers ameublement et transformation du bois), il y aura également une indexation en janvier 2025, mais elle est trimestrielle dans ces secteurs. L’indexation attendue est donc moins importante (0,61%), mais elle sera recalculée et appliquée plusieurs fois au cours de l’année 2025.

Découvrez dans le module ci-dessous l’estimation de votre nouveau salaire brut, après indexation des salaires en janvier 2025.

«Ces indexations prévues marquent un retour à la normale», pointe le secrétariat social Partena, qui rappelle que «l’année 2022 avait été marquée par la guerre en Ukraine et la crise énergétique», poussant les prix, et donc l’inflation, à la hausse, avec une adaptation importante des salaires en janvier 2023.

Les deux dernières fois que l’indexation de la CP200 avait dépassé les 3% se sont produites (hors années 2023) en 2022 (3,58%) et en 2012 (3,17%). Les employés se retrouvaient à l’époque dans la commission paritaire 218, remplacé en avril 2015 par l’actuelle CP200.

Indexation des salaires: deux scénarios possibles en Belgique

En Belgique, plus de 200 secteurs différents définissent eux-mêmes leurs règles pour l’indexation des salaires. Il n’y donc pas de loi unique pour calculer l’indexation de son salaire.

Dans la pratique, deux grands groupes se distinguent. «Certains indexent à un moment fixe (par mois, par trimestre ou par an), d’autres dépendent de l’indice pivot», précise Jean-Luc Vannieuwenhuyse, expert juridique chez SD Worx. Si le secteur indexe chaque mois (comme le secteur de l’électricité et du gaz), chaque indexation sera plus faible qu’un secteur qui indexe une fois par an.

L’indice pivot est un indice de référence, qui, une fois dépassé, enclenche une indexation des salaires. «À partir du moment où c’est le cas, l’indexation est de 2%. Il s’agit d’un pourcentage fixe, mais on ne peut pas prévoir exactement à l’avance le moment où il sera appliqué», commente Jean-Luc Vannieuwenhuyse.

L’indice pivot a été atteint pour la dernière fois en avril 2024. Compte tenu des prévisions mensuelles du Bureau du Plan, l’indice pivot suivant devraient être atteint en janvier 2025. Par conséquent, les allocations sociales et les salaires dans la fonction publique seraient une nouvelle fois adaptés, respectivement en février 2025 et en mars 2025.

Décembre sera déterminant pour l’indexation 2025

Pour les commissions paritaires qui dépendent d’une indexation à un moment fixe, comme la CP200, il faut observer l’évolution de l’indice santé lissé (qui exclut les prix de l’essence, du diesel, de l’alcool et du tabac). Il est dit « lissé », car on fait une moyenne de l’indice santé sur quatre mois. Ces deux éléments le différencient de l’indice des prix à la consommation. «La CP200 utilise un mécanisme bien particulier en se basant sur les chiffres de l’indice de novembre et décembre, en les comparant à ceux de l’année précédente», indique encore l’expert juridique.

Pour connaître la véritable indexation qui se produira sur les fiches de paie en janvier 2025, il faut donc attendre les derniers indices de l’année. Les estimations basées sur les chiffres du Bureau du Plan donnent déjà malgré tout une bonne indication, tant pour l’employé que l’employeur, qui doit s’attendre à une hausse de ses coûts salariaux.

Concernant les prévisions pour 2025, le Bureau s’attend à un ralentissement de l’inflation, de 3,1% en 2024 à 1,8% l’an prochain. L’indice santé, lui, passerait de 3,3% en 2024 à 2% en 2025. La prochaine indexation annuelle des salaires devrait donc, si les estimations se confirment, être moins élevée. Mais la perspective est encore fort lointaine.

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