Pour les ingénieurs, les possibilités de faire carrière à l’étranger sont nombreuses, et attirantes au vu des destinations prisées. Si l’emploi (bien rémunéré) ne manque pas en Belgique, certains pays rivalisent d’arguments pour tenter de les convaincre de réaliser le grand saut.
Dubaï, les Etats-Unis, la Thaïlande… Demandés aux quatre coins du globe, les ingénieurs qui souhaitent combiner développement professionnel et ouverture sur le monde ont l’embarras du choix. Et ils optent tellement pour l’étranger, que les postes ouverts en Belgique dépassent de loin le nombre de candidats. Pourtant, les salaires proposés dans le plat pays sont alléchants. La consultation du registre des salaires 2024 de l’agence internationale de recrutement Robert Walters permet de s’en faire une idée. Minimum 65.000 euros annuels pour le poste le moins bien payé. Plus de 100.000 euros pour les ingénieurs aux postes managériaux.
«Les ingénieurs s’expatrient dans des pays lointains pour une période de 3 à 5 ans, afin de faire décoller leur carrière, en décrochant des postes inatteignables en Belgique»
Julide Tunali, en charge du recrutement des ingénieurs chez Robert Walters
«Aux Pays-Bas comme en Belgique, la rémunération prend la forme d’un package, plutôt que d’un salaire comme en France par exemple, qui est moins intéressant sur le plan financier», note Julide Tunali, en charge du recrutement des ingénieurs chez Robert Walters. Par le passé, cette cadre d’origine turque, elle-même débauchée par la boite pour ses compétences de recrutement, a placé deux personnes en Thaïlande et aux USA, pour lancer des usines de Lotus, compagnie belge célèbre pour ses spéculoos. «En général, ceux qui s’expatrient partent dans des pays lointains pour une période de trois à cinq ans. Ils cherchent à faire décoller leur carrière, en décrochant là-bas des postes inatteignables en Belgique.»
Ingénieurs: pourquoi ils sont partis à l’étranger
En 2019, Simon Nyssen quitte la Belgique pour s’installer aux Etats-Unis, alors que l’entreprise belge qui l’employait acquiert une filiale américaine. «Le plan de base était d’y rester deux ou trois ans, car à poste équivalent on gagne davantage qu’en Belgique, et qu’en plus j’étais intéressé de vivre là-bas». En octobre, cela fera cinq ans que Simon a pris l’avion pour ce changement de job, une rencontre amoureuse ayant changé la donne. «J’ai un meilleur revenu aux USA, mais certains coûts sont importants, comme les frais médicaux.»
A titre d’exemple, un ingénieur mécanique basé en Californie gagnait, en 2024, plus de 110.000 euros par an. Pour les chefs de projet, l’évolution salariale peut mener jusqu’à 200.000 euros et plus sur l’année. D’autres profils préféreront la Norvège, où le secteur pétrolier tente d’attirer les talents par l’argent, s’ils ne sont pas déjà subjugués par la beauté des paysages.