Comment faire bon usage de sa haine, le 9 juin, si vous détestez Ecolo ou ses dirigeants? Le Vif vous permet de faire le choix le plus rationnel pour nuire au parti que vous détestez.
Il n’y a pas de mauvaise raison de voter pour un parti, pas même nuire à celui que vous détestez le plus. Que vous haïssiez une formation pour le projet qu’elle porte, ou pour la stratégie qu’elle emploie pour le mener à bien, qu’importe. Pour chaque cas, Le Vif présente les choix électoraux les plus rationnels si vous voulez freiner le parti qui vous énerve le plus.
Ce goût qui vous remonte dans la gorge quand il parle, cette contraction perceptible, là, au point d’angle de votre mâchoire que vous ressentez quand il zézaie, ce poing qui se serre à chaque fois que vous l’entendez parler d’une vie plus chouette, ce sentiment qui vous submerge lorsque vous voyez Jean-Marc Nollet, c’est la haine. Vous haïssez Jean-Marc Nollet, et vous haïssez le parti qu’il copréside, Ecolo.
Ce qui vous énerve, ce qui vous met dans tous vos états, on ne vous jugera pas, c’est peut-être le projet des verts lui-même. Leur espoir de contenir le réchauffement climatique et d’en juguler ses effets, peut-être. Leur intention de limiter la place de l’automobile dans les villes et l’usage de produits phytosanitaires dans les campagnes, peut-être aussi. C’est sans doute également, pourquoi pas, leur conception du vivre-ensemble et de l’interculturalité qui vous gonfle, et leur féminisme offensif qui vous les brise. Chacun ses raisons, après tout. Mais dans les raisons de votre haine, il n’est pas impossible que figurent également le projet des verts mais aussi, ou plutôt, la stratégie qu’ils ont choisie pour y aboutir. Parce que vous pouvez haïr la direction actuelle d’Ecolo car, selon vous, ses actions éloignent de la perspective de réaliser le projet écologiste plutôt qu’elles n’en rapprochent. En l’occurrence, la méthode de Jean-Marc Nollet, Rajae Maouane et de la direction écologiste a consisté, ces dernières années, à assumer un rôle de parti de gouvernement, modifiant ainsi son rapport au pouvoir. Ecolo a souhaité entrer dans le plus d’exécutifs possibles, communaux y compris, afin d’y gérer des compétences intrinsèquement associées à son projet (mobilité, environnement, droits des femmes, etc.) et de se rendre indispensable à la solution politique des problèmes qui le mobilisent.
Dans les deux cas, haine du projet ou rejet de la stratégie, voici comment faire dans l’isoloir un usage rationnel de votre inimitié.
Si vous haïssez aussi bien l’écologie politique que la politique des écologistes, il faut voter pour le parti qui porte le projet le plus éloigné de celui d’Ecolo, celui qui a déjà dit qu’il préférera s’allier avec tout le monde, PTB et Vlaams Belang excepté mais N-VA comprise, plutôt qu’avec Ecolo, et donc pour la formation dont chaque voix supplémentaire éloignera Ecolo du pouvoir. Il faut donc voter MR, l’adversaire déclaré des écologistes, qui le taxent de parti conservateur, et dont les écologistes disent qu’il ne veut rien faire avec Ecolo parce qu’il ne veut pas faire d’écologie. En revanche, si le projet d’Ecolo ne vous est pas en lui-même émétique, reportez plutôt votre colère vers la formation qui, habilement, se présente comme la promotrice d’une écologie responsable et sérieuse, et qui, les enquêtes le démontrent, s’est imposée aujourd’hui comme la principale concurrente d’Ecolo, en Wallonie tout du moins: Les Engagés, qui considèrent qu’ils sont plus à même de faire de l’écologie que les écologistes, avec ou, encore mieux, sans eux.