Comment faire bon usage de sa haine, le 9 juin, si vous détestez le Parti socialiste ou ses dirigeants? Le Vif vous permet de faire le choix le plus rationnel pour nuire au parti que vous détestez.
Il n’y a pas de mauvaise raison de voter pour un parti, pas même nuire à celui que vous détestez le plus. Que vous haïssiez une formation pour le projet qu’elle porte, ou pour la stratégie qu’elle emploie pour le mener à bien, qu’importe. Pour chaque cas, Le Vif présente les choix électoraux les plus rationnels si vous voulez freiner le parti qui vous énerve le plus.
Vous ne supportez pas Paul Magnette, son air de savoir, son menton qui affirme, ses accents qui changent, ni son parti, le PS, qui, comme vous le dites peut-être, entretient l’assistanat, a oublié les classes populaires, ou les maintient dans leur état de soumission, ce parti qui a abandonné ses valeurs par intérêt, ou s’y accroche dans l’intéressement, cette formation qui a imposé son programme de gauche en constituant la Vivaldi, a renoncé à son programme de gauche pour constituer la Vivaldi, il y a beaucoup de raisons de haïr un grand et vieux parti qui est là depuis presque toujours, et tant pis si elles sont contradictoires, ce n’est pas notre problème ici.
Enfin si, ça l’est un peu, parce que selon que vous haïssiez le Parti socialiste ou le socialisme, la manière de transformer cette haine en choix électoral sera différente. Dans le second cas, c’est le projet socialiste qui vous indispose, tout son rapport au monde, la lutte des classes, la protection des catégories précaires par la redistribution, etc. Dans le premier cas, c’est la stratégie menée pour atteindre cet objectif que, peut-être alors, vous partagez, qui vous pose un problème rédhibitoire. Sous Paul Magnette comme sous ses prédécesseurs en effet, le Parti socialiste s’est concentré sur l’occupation du pouvoir, à tous les niveaux possibles, pour obtenir la réalisation, souvent partielle, de revendications ponctuelles. Cette politique des petits pas, conjuguée à la prédilection pour la présence dans les exécutifs, présente ses avantages et ses inconvénients. Parmi les inconvénients, cette haine que peut-être vous lui vouez.
S’il vous semble nécessaire que la gauche soit encore aux manettes, mais que les mains du PS vous paraissent trop sales pour s’y poser, en d’autres termes si vous partagez le projet socialiste mais que vous détestez la manière de faire du PS, le meilleur choix est probablement Ecolo. Le programme des deux partis est similaire sur le plan socioéconomique et proche sur ceux du climat et de l’environnement. Votre voix contribuera alors à modifier en faveur des verts et aux dépens des rouges le rapport de forces interne à la gauche, ce qui imposera aux seconds d’aider à arriver aux fins que vous défendez sans déployer les moyens, ou en les employant moins, que vous réprouvez.
En revanche, si c’est le socialisme qui vous révolte, deux possibilités vous sont offertes pour enfermer le PS dans la machine infernale qui lui impose de gouverner à droite, donc de décevoir ses électeurs, donc d’irrémédiablement décliner comme il le fait depuis une dizaine d’années: soit voter pour son concurrent du PTB, soit voter pour son adversaire du MR. Dans les deux cas, votre voix obligera le PS à se compromettre au pouvoir avec une droite renforcée et à se faire coincer par l’opposition d’une gauche galvanisée. Pile, vous gagnez, face, le PS perd.