vendredi, octobre 18

Comment faire bon usage de sa haine, le 9 juin, si vous détestez Les Engagés ou leurs dirigeants? Le Vif vous permet de faire le choix le plus rationnel pour nuire au parti que vous détestez.

Il n’y a pas de mauvaise raison de voter pour un parti, pas même nuire à celui que vous détestez le plus. Que vous haïssiez une formation pour le projet qu’elle porte, ou pour la stratégie qu’elle emploie pour le mener à bien, qu’importe. Pour chaque cas, Le Vif présente les choix électoraux les plus rationnels si vous voulez freiner le parti qui vous énerve le plus.

Est-ce cet accent profondo-wallon qu’on soupçonnerait forcé pour plaire? Ou cette manière de parler sans rien dire? En tout cas, vous n’aimez pas Maxime Prévot, vous détestiez son CDH, vous haïssez ses Engagés, vous ne pouvez plus les voir en peinture turquoise et heureusement voici Le Vif pour vous aider à utilement décharger votre haine afin de leur nuire le plus efficacement possible. Le projet du « mouvement participatif » né sur les cendres du CDH s’appuie moins sur des idées que sur l’idée d’une position. Les Engagés sont centristes et souhaitent devenir centraux.

Acquérir cette centralité est tout leur projet, et les idées viennent dans la stratégie, donc après celle-ci. Celles-là consistent en des emprunts, habilement sélectionnés, aux partis dont ils dénoncent la radicalisation, vers la gauche (principalement Ecolo) et vers la droite (uniquement le MR), de revendications qu’ils savent populaires, comme la limitation des allocations de chômage à deux ans, le refinancement des soins de santé, de la police et de la justice, le nucléaire, voire la taxe sur la valeur environnementale à la place de la TVA. Le pari de Maxime Prévot et des siens, alors, sera réussi s’ils attirent ainsi à eux suffisamment d’anciens électeurs des autres partis, de gauche (principalement d’Ecolo, et quand les sondages sont mauvais pour les verts en Wallonie, ils sont bons pour les turquoises, ce n’est pas un hasard), et de droite (uniquement le MR en Wallonie, selon toutes les enquêtes c’est au MR que se trouvent les plus grosses réserves d’électeurs pour Les Engagés, et chez Les Engagés que gît le plus grand stock d’électeurs pour le MR, ce n’est pas une coïncidence). Le meilleur moyen de contrer cette fin, donc, pour ceux qu’anime la haine des Engagés, est de contribuer à les rendre politiquement non nécessaires en les empêchant de devenir numériquement opératoires. Il faudra aider à les faire contourner par ceux que Les Engagés concurrencent.

Le vote haineux le plus rationnel, alors, dépendra des positions de l’électeur hater. S’il souhaite limiter les allocations de chômage dans le temps, s’il veut construire de nouvelles centrales nucléaires, il donnera sa voix au parti qui souhaite le plus le faire au gouvernement, mais qui ne pourra le faire que si l’électeur wallon l’a rendu incontournable, et votera pour le MR pour ne pas avoir besoin des Engagés pour y arriver. S’il désire refinancer les services publics et remplacer la TVA par une TVE, mais qu’il veut le faire sans le parti de Maxime Prévot, il glissera dans l’isoloir un bulletin coché de vert.

A Bruxelles, où la situation n’est pas tout à fait la même qu’en Wallonie parce que Les Engagés ne semblent pas y progresser, l’encoléré pourra se reporter sur la raison pour laquelle Les Engagés n’y progressent apparemment pas, et choisir l’autre parti centriste qui a failli devenir central avec Les Engagés, mais qui a refusé de fusionner, DéFI. Un vote pour DéFI à Bruxelles est une voix pour que le centre y gouverne, celui de François De Smet, aux dépens du centre qui a, selon les sondages, du mal à dépasser le seuil électoral des 5%, celui de Maxime Prévot.

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