Qui dit débat politique dit piques politiques. Celui organisé mercredi par Le Vif, Trends-Tendances et Canal Z n’a pas échappé à la tradition. Morceaux choisis.
Ca rigolait bien, avant que les caméras ne tournent. En mangeant un sandwich, entre le maquillage et le lancement du Grand débat, les six présidents réunis sur le plateau du Vif, Trends-Tendances et Canal Z lâchaient quelques vannes, entre gens habitués à se croiser. Mais l’humeur détendue a ensuite laissé place, une fois l’enregistrement débuté, aux traditionnelles piques attendues dans ce genre d’exercice. Révélatrices de qui considère qui comme ennemi politique.
Ainsi Paul Magnette (PS) a tiré le premier, sur sa cible favorite : Raoul Hedebouw (PTB), qu’il a accusé de vouloir diviser la gauche, alors que les discussions portaient sur les 32 heures de travail par semaine. « Vous dites que les politiciens vivent dans une bulle, mais vous êtes une bulle vous-même. Vous ne faites rien, zéro ! En restant dans l’opposition, vous faites beaucoup de blabla mais jamais rien de concret ! »
Ainsi le président du MR Georges-Louis Bouchez a égratigné son homologue écologiste. « Je suis presque fan de Monsieur Nollet ! », a-t-il lancé, alors que le débat portait sur le nucléaire et l’avenir énergétique. « Je suis sidéré par la confiance, presque l’arrogance qui est la sienne. Durant des années, il nous a expliqué qu’on pouvait se passer du nucléaire. Or, le seul bilan que sa ministre de l’Energie, Tinne Van der Straeten, a à son actif, c’est d’avoir prolongé deux réacteurs nucléaires. »
Ainsi Jean-Marc Nollet lui a renvoyé la pareille un peu plus tard dans la soirée, alors que les présidents échangeaient sur la réforme fiscale et que tous s’accordaient sur la nécessité d’augmenter les bas salaires. « Votre débat me rassure. Ce n’est pas le premier tour de table où on voit que Monsieur Bouchez est contournable. Cela prouve qu’il est possible de créer autre chose sans les libéraux au pouvoir. »
Ainsi Raoul Hedebouw a fustigé le PS, Ecolo et les Engagés, accusant les trois partis de préélectoralement copiner. « On voit bien qu’il y a déjà une première coalition qui couve entre les Engagés, le PS et Ecolo. Mais attendons de voir la masse de votes PTB qui arrivera le 9 juin. »
Ainsi François De Smet, président de DéFI, a taclé son propre camp, réagissant à une question sur les tensions internes qui agitent son parti depuis plusieurs semaines. « Ce qui se passe [chez nous], c’est qu’il y a un passage de flambeau, ce que tout le monde n’accepte pas. »
Ainsi Maxime Prévot n’a réellement attaqué personne.