Le lâcher de gibier est pris pour cible par un collectif qui veut son interdiction, avec des chiffres considérables en appui à son argumentation.
Le collectif «Stop dérives chasses», qui regroupe 79 associations dans le but de faire évoluer la loi sur la chasse, demande dans un communiqué d’interdire en Wallonie l’élevage et le lâcher de gibier (petit et d’eau) en vue du tir d’agrément. Pour le collectif, seuls les lâchers qui ont but scientifique et de repeuplement «accompagnés d’une gestion obligatoire des habitats qui soit favorable au repeuplement naturel des espèces chassées comme pour la Perdrix grise» devraient être autorisés.
Le lourd bilan du lâcher de gibier
«Stop dérives chasses» évoque 9.000 faisans et 5.000 canards importés dans certains villages du sud du pays en 2021-2022. Le collectif dénonce cette pratique en soulignant notamment une perturbation des milieux naturels, car elle est «un des principaux facteurs expliquant la régression de l’orvet fragile et de la coronelle lisse en Wallonie».
Dans une note sur les lâchers de tirs et de repeuplement, le Département de l’Étude du milieu naturel et agricole (DEMNA), explique qu’au moins 200.000 oiseaux (perdrix, faisans et canards) étaient lâchés annuellement en Wallonie, avant la mise en œuvre du plan de gestion de la perdrix. «Les lâchers de tir consistent à libérer dans un territoire des animaux gibier adultes ou subadultes, en vue de les chasser dès que possible, sans objectif réel de gestion», précise le DEMNA.
Au moins 64.500 petits gibiers ont été tués par la chasse en Wallonie en 2021, ressort-il des données les plus récentes du Département de la nature et des forêts (DNF) de Wallonie, communiquées à Belga. Trente mille gibiers d’eau (canard, bernache, etc.) et 32.000 autres gibiers (ramier, lapin, renard, etc.) ont subi le même sort cette année-là. En 2019, à titre d’exemple, le nombre de petits gibiers s’élevait à 111.000, les gibiers d’eau à 44.000 et les autres gibiers à 40.500.