Un appel «contraindrait Gisèle à une nouvelle épreuve, à de nouveaux affrontements, ce que Dominique Pelicot refuse», explique l’avocate. Âgé de 72 ans, Dominique Pelicot souhaite, en réalité, surtout en finir avec la procédure judiciaire.
Dominique Pelicot, condamné à 20 ans de réclusion pour avoir drogué son épouse Gisèle afin de la violer et de la livrer à des dizaines d’inconnus à Mazan (dans le sud-est de la France), a renoncé à faire appel, a annoncé lundi son avocate à l’AFP et Franceinfo.
«Dominique Pelicot a pris la décision de ne pas frapper d’appel le verdict rendu par la cour criminelle de Vaucluse», a expliqué Me Béatrice Zavarro. Le septuagénaire n’excluait pas de contester sa peine, notamment en raison de la période de sûreté prononcée.
Pendant une décennie, Dominique Pelicot a drogué son ex-épouse, Gisèle Pelicot, aux anxiolytiques avant de la violer et la livrer à des dizaines d’inconnus recrutés sur internet. Il a été reconnu coupable de viols aggravés, mais aussi d’enregistrement et de détention d’images prises à l’insu de sa femme, de sa fille et de ses belles-filles. Il a écopé de la peine maximale de 20 ans de réclusion criminelle, avec une période de sûreté des deux tiers.
Un appel «contraindrait Gisèle à une nouvelle épreuve, à de nouveaux affrontements, ce que Dominique Pelicot refuse», a ajouté l’avocate, précisant que, pour son client âgé de 72 ans, «il est temps d’en finir judiciairement».
Malgré cette décision du «chef d’orchestre» de cette décennie de viols, un nouveau procès aura toutefois bien lieu car plus d’une quinzaine des 50 coaccusés ont eux interjeté appel. Il se tiendra devant une cour d’assises composée d’un jury populaire.
Le 19 décembre, à Avignon, la cour criminelle de Vaucluse, composée de cinq magistrats professionnels, avait reconnu coupables les 51 accusés, 51 hommes de 27 à 74 ans jugés pour la plupart pour viols aggravés sur Gisèle Pelicot, entre 2011 et 2020.
Au terme de près de quatre mois d’un procès symbole de la lutte contre les violences sexuelles faites aux femmes, la cour avait infligé des peines allant de 20 ans de réclusion criminelle à Dominique Pelicot à trois ans dont deux avec sursis pour un retraité seulement jugé pour agression sexuelle.
Dominique Pelicot a certes pu influencer ses coaccusés, avait reconnu la cour dans les motivations de son jugement, consultées par l’AFP. Mais ceux-ci, auxquels il livrait sa femme, assommée d’anxiolytiques et inconsciente, pouvaient tous «appréhender la situation» et comprendre qu’il s’agissait d’un viol, avait-elle ajouté.
Selon Me Béatrice Zavarro lundi et un autre avocat qui s’est exprimé auprès de l’AFP, 17 accusés auraient fait appel jusqu’à présent. D’autres pourraient encore le faire dans la journée de lundi, dixième et dernier jour possible pour cette démarche.
Les avocats d’une quinzaine d’autres ont eux d’ores et déjà précisé à l’AFP que leurs clients renonçaient à contester le verdict.