Non, le PS, Ecolo et le MR ne sont pas des poules sans tête. Parce qu’ils sont en campagne, parce qu’ils jouent leur survie, les partis retrouvent leur raison d’être.
Souvent les gens sont bêtes. On les regarde, on les écoute, on les lit et alors on se dit: c’est bête. Et c’est vrai que souvent, en campagne électorale, les politiques ne sont pas malins, et alors ceux qui les regardent, les écoutent et les lisent disent: Ils ne sont pas malins, ils sont bêtes, ce sont des poules sans tête. Les journalistes qui commentent la campagne électorale le répètent tout le temps, que les politiques sont des poules sans tête. C’est devenu un cliché de campagne électorale, pourtant c’est encore plus bête de dire que les politiques sont des poules sans tête que d’être un politique dont on dit qu’il est une poule sans tête.
Il y a bien sûr des mouvements idiots dans une campagne, des erreurs logiques, des péchés matériels et des fautes vénielles, des palinodies puantes et des résipiscences indécentes, on peut s’en moquer, regardez par exemple ce parti francophone de droite qui souhaite faire un gouvernement fédéral avec la N-VA mais qui fait campagne pour accuser un autre parti de gauche wallon de vouloir faire un gouvernement fédéral avec la N-VA, c’est vrai que c’est ridicule et on peut s’en moquer mais ce n’est pas qu’il réagit comme une poule sans tête. En effet, son intérêt électoral immédiat lui impose de convaincre ses électeurs de droite qu’une voix francophone pour la N-VA est une voix pour la gauche wallonne, et on n’est pas sans tête quand on pense à son intérêt électoral immédiat, on est au contraire tout à fait rationnel. Un parti n’est en fait jamais une poule sans tête, particulièrement pas quand il est en campagne, et c’est souvent très bête de trouver qu’il en est une particulièrement quand il est en campagne.
Prenez ce parti écologiste qui, normalement, défend la nature et les animaux et qui, lorsqu’il n’était pas en campagne, défendait l’égorgement d’animaux sans qu’ils soient étourdis. Il est aujourd’hui en campagne et à son programme, il a inscrit qu’il fallait étourdir les animaux qu’on égorge pour moins les faire souffrir, et il y a des gens qui ont trouvé que ça faisait de ce parti une poule sans tête.
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Voyez ce parti socialiste qui, normalement, défend les salariés contre les patrons et qui, lorsqu’il n’était pas en campagne, défendait l’activation des salariés malades sans qu’ils soient guéris. Il est aujourd’hui en campagne et son président a rappelé que les salariés souffraient aussi à cause de leurs patrons, et il y a des gens qui ont trouvé que ça faisait de ce président une poule sans tête.
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Avisez cette famille libérale qui, normalement, défend la rigueur budgétaire et qui, lorsqu’elle n’était pas en campagne, occupait les ministères du Budget à tous les niveaux de pouvoir – au fédéral, en Wallonie, à Bruxelles – depuis au moins cinq ans, parfois plus de dix. Elle est aujourd’hui en campagne et appelle à la rigueur budgétaire à tous les niveaux, surtout au fédéral, en Wallonie et à Bruxelles, les niveaux de pouvoir dont elle contrôle le budget depuis au moins cinq ans, parfois plus de dix, et il y a des gens qui ont trouvé que ça faisait de cette famille une poule sans tête.
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Alors, constatez que ces gens qui disent que les politiques ont perdu la tête alors qu’un parti écologiste refait de l’écologie, qu’un président socialiste dit des choses socialistes, qu’une famille libérale réclame une gestion libérale, donc qu’écolos, socialistes et libéraux ne font que retrouver leur raison d’être, souvent, on les regarde, on les écoute, on les lit et alors on se dit: c’est bête.
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