Le rappeur et producteur P. Diddy a été dépeint en chef brutal d’un trafic sexuel sans pitié par l’accusation, lundi, à son procès à New York, la « face cachée » d’un artiste et homme d’affaires à succès qui a régné sur trois décennies de hip-hop.
Devant douze jurés et six suppléants méticuleusement sélectionnés par les deux camps tout au long de la semaine dernière, le procès d’une des figures les plus importantes du rap américain, aujourd’hui derrière les barreaux, est entré dans le vif du sujet, ce lundi, devant le tribunal fédéral de Manhattan.
« C’était une icône culturelle, un homme d’affaires hors normes, mais il avait une ‘face cachée‘, celle d’un homme qui dirige une entreprise criminelle », a déclaré d’emblée la procureure Emily Johnson à propos de celui qui a fait émerger des artistes comme la reine du hip-hop soul Mary J. Blige ou le rappeur The Notorious B.I.G. -assassiné en 1997. Elle a affirmé que Combs battait « brutalement » son ancienne petite amie, la chanteuse Casandra « Cassie » Ventura, et qu’il menaçait de diffuser des vidéos d’elle participant sous sa contrainte à des marathons sexuels avec des travailleurs du sexe, des épisodes baptisés « freak-offs » dans le dossier.
« Cette affaire n’a rien à voir avec les préférences sexuelles privées d’une célébrité », a insisté la procureure. « Il s’agit d’actes coercitifs et criminels par nature« , a-t-elle ajouté sous le regard attentif de Sean Combs, assis entre ses avocats, les cheveux blanchis après huit mois de détention.
La défense a dépeint une tout autre réalité. Les accusatrices? Des « femmes adultes, fortes, en pleine capacité ». Sa relation avec Cassie ? « Une histoire toxique entre deux personnes qui s’aimaient », a plaidé Teny Geragos, l’une des avocates de la star.
Témoin clé de l’accusation, Cassie devrait se présenter à la barre dès mardi ou mercredi.