La victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine de 2024 ne souffre d’aucune contestation possible. Le magnat républicain a amélioré ses scores partout, soufflant tous les Etats un peu plus à droite. Une infographie pour s’en rendre compte.
En devenant le prochain président des Etats-Unis, Donald Trump n’a pas seulement pris sa revanche par rapport à 2020, il a tout balayé sur son passage, mettant K.O. sa rivale démocrate, Kamala Harris.
Sa victoire a déjoué les sondages, avec une victoire totale qui se dessine dans les sept swing states (l’Arizona n’est pas encore officiellement attribuée au candidat républicain malgré son avance, avec un dépouillement encore partiel, à 74%), mais surtout une majorité remportée au niveau du vote populaire.
En réalité, Donald Trump n’a pas seulement renversé les sept Etats-pivots, il a déferlé sur tous les Etats-Unis, renforçant ses scores dans la totalité des 50 Etats, entre 2020 et 2024. Sur base des résultats actuels, qui doivent encore être officialisés, le républicain a gagné entre 0,1 et 6% des votes selon les lieux.
En représentant sur une carte ce mouvement à la hausse, la victoire apparaît nettement, comme une carte des vents qui partent tous dans la même direction. Ce scrutin, parfois considéré comme un référendum pour ou contre Donald Trump, confirme le succès total du candidat élu, qui deviendra le 47e président des Etats-Unis en janvier prochain.
(Suite de l’article sous l’infographie)
Un électorat qui s’est élargi
Ce succès populaire est notamment venu du renforcement de Trump parmi plusieurs franges d’électeurs. Même là où il était déjà en tête, il a amélioré ses scores. C’est le cas auprès des électeurs masculins notamment: 54% des hommes ont soutenu Trump en 2024, contre 51% en 2020, une courte progression, selon les enquêtes de l’Edison Research.
C’est également le cas auprès des électeurs de la communauté latino, où Donald Trump enregistre une forte hausse, de 32% à 45% des voix. Un symbole qui marque aussi l’énorme défaite des démocrates, et de Kamala Harris en particulier, qui n’a pas réussi à mobiliser cet électorat qui lui est normalement promis.
«C’est notamment lié à la diversification de cette communauté, qui est plus large qu’auparavant. Elle se composait surtout de Mexicains et de Cubains, mais ce n’est plus le cas aujourd’hui. Cette diversification amène des individus avec une socialisation politique différente, peut-être plus conservatrice, où la religion a plus d’importance, notamment», expliquait Emilie Van Haute, professeure en sciences politiques à l’ULB, au lendemain de l’élection de Trump.
Plus étonnant pour certains observateurs, la progression du candidat auprès de l’électorat féminin. Elles étaient 42% à voter républicain en 2020, contre 44% cette année. Les femmes ont donc encore majoritairement soutenu Kamala Harris, mais pas assez pour la pousser jusqu’à la Maison-Blanche.
Donald Trump n’a pas seulement réussi à parler à son électorat, il a élargi sa base et est parvenu à mobiliser les troupes. Malgré les polémiques, malgré les affaires judiciaires, malgré les doutes après la défaite de 2020.
Le vent a soufflé, propulsant le bateau Trump à toute vitesse. La destination, elle, reste encore à découvrir au cours des quatre prochaines années.