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Le marché du leasing électrique a le vent en poupe. Néanmoins, s’il est désormais possible de se tourner vers de nombreux véhicules, le modèle financier ne comporte pas que des avantages.
Rouler dans une voiture électrique que l’on n’a pas forcément les moyens d’acquérir, sans y sacrifier une part trop importante de son budget. Telle est la promesse du leasing, un mode de financement en plein essor sur le marché de l’automobile. Comment bien choisir sa formule et à quoi faut-il faire attention?
Qu’est-ce qu’un leasing?
Le leasing est une formule de location à long terme (d’un à 72 mois). Celui qui y souscrit paie chaque mois un montant déterminé selon différents paramètres (durée du contrat, kilométrage annuel, modèle…). Ce montant comprend normalement la mise à disposition de la voiture, l’assistance 24h/24, les taxes, les entretiens…
Deux formules se distinguent: le renting financier, à l’issue duquel il est possible de racheter le véhicule, et le leasing opérationnel, qui consiste à restituer la voiture en bout de course. «80% des contrats sont conclus sous leasing opérationnels, tandis que 20% sont sous renting financier», explique Sam Heymans, CEO de Lizy, société de leasing.
Pour qui?
Le leasing se destine tant au particulier (leasing privé) qu’à l’indépendant en personne physique ou en société. «Plus de 95% de nos contrats sont attribués à des indépendants en société tandis que 5% des contrats sous souscrits par des particuliers, et 50% des nouveaux contrats sont générés par des véhicules électriques», précise Sam Heymans.
Par ailleurs, le leasing est en général recommandé aux utilisateurs qui n’ont pas de connaissances approfondies dans le secteur automobile. «Le contrat inclut un service d’entretiens et de réparations. Cette formule est aussi suggérée aux personnes qui ne souhaitent pas garder leur véhicule pendant dix ans», ajoute Sam Heymans.
Pouvoir d’achat en berne, rapidité….
Beaucoup de conducteurs privilégient cette formule pour ne pas impacter leur pouvoir d’achat. «Il n’y a pas de grosse somme d’argent à sortir en une fois (sauf lorsqu’un acompte est exigé, NDLR). Il est aussi plus complexe, à l’heure actuelle, de déterminer la valeur résiduelle d’une voiture, soit le montant que l’on en tirera après une première utilisation, à la revente. Utiliser un véhicule que l’on restituera plus tard est alors une alternative plus intéressante», précise Sam Heymans.
La mise à disposition du véhicule, en général récent, est également plus rapide. «Il faut souvent patienter plusieurs mois lorsque l’on acquiert un véhicule neuf. Tandis qu’un leasing, neuf ou avec peu de kilomètres au compteur, est disponible rapidement», précise Sam Heymans.
Quel budget prévoir pour un leasing?
Le budget à prévoir dépendra bien évidemment du modèle du véhicule (neuf, occasion, etc.). Par exemple, pour une Tesla Model 3 (le modèle le plus vendu aux indépendants dans la catégorie « moyenne » chez Lizy), le budget à prévoir est de 619 euros HTVA. Concernant le leasing privé, des modèles d’entrée de gamme sont disponibles à des prix plus contenus. Par exemple, l’entreprise Directlease propose une Fiat500-E en «all inclusive» dès 335 euros par mois.
Enfin, la plupart des entreprises proposent également une carte donnant accès à un vaste réseau de bornes électriques (les frais étant à charge de l’utilisateur). Le budget à prévoir dépendra de la formule choisie et du fournisseur d’énergie.
Leasing et fiscalité
Le contrat de leasing en tant que tel ne confère aucun avantage fiscal. «Il s’agit d’un produit financier, la nature du document ne génère donc aucun avantage», explique Sébastien Bodart, expert-comptable au sein du Bureau Simon.
Néanmoins, il est possible, pour un indépendant, des astuces existent. «Le secret est d’opter pour un contrat de leasing sur quatre ans. Un véhicule neuf à l’achat sera déduit et amorti en cinq ans alors qu’il est possible de renouveler un contrat de leasing tous les quatre ans. La mensualité sera un peu plus élevée, mais l’impôt économisé le sera également, puisqu’il le même montant sera économisé sur quatre années», précise le comptable.
A cela s’ajoute l’avantage lié aux véhicules «zéro émission», déductibles à 100% jusqu’en 2026. Par la suite, la déductibilité baissera d’année en année en fonction de la date d’acquisition, pour atteindre une déductibilité de 67,5% pour tout véhicule zéro émission acquis à partir de 2031.
Concrètement, un véhicule 100% électrique acheté avant le 31/12/2026 (payé comptant ou via crédit bancaire), au pris de 50.000 euros TVAC par un non assujetti à la TVA (par exemple, un médecin) sera amorti en cinq ans. A raison de 10.000 euros de charges par an, cela représente une économie d’impôt de 12.500 euros au taux plein d’impôt des sociétés (25%), soit 2.500 euros par an.
A l’inverse, un véhicule 100% électrique pris en leasing avant le 31/12/2026, dont le premier loyer se chiffre à 1.600 euros, avec une option d’achat de 10.000 euros et un loyer mensuel de 800 euros par mois pendant quatre ans (coût total 50.000€) toujours par un non assujetti TVA, amènera la même déduction d’impôt (12.500 euros), mais sur quatre ans, soit 3.125 euros d’économi d’impôt par an.
A noter que les frais de charge électrique liés à la carte seront également déductibles
Assurance, besoins, TCO….
Une formule séduisante ? Oui, mais… «Je recommande de parcourir les avis sur les différents sociétés. Afin de profiter d’un service optimal dans n’importe quelles circonstances et d’éviter les mauvaises surprises», explique Sam Heymans.
Par ailleurs, le CEO encourage vivement les candidats à évaluer le «Total cost of operation» (TCO), soit le coût total d’exploitation du véhicule (mensualité, consommation électrique, déductibilité fiscale, etc.) et à intégrer celui-ci à leur budget. «Toutes les sociétés de leasing ne proposent pas un TCO pour chaque véhicule sur leur site. Avant de signer, le client doit analyser tous ses besoins (a-t-il une famille? va-t-il faire beaucoup de kilomètres ?…) et faire ses calculs», illustre Sam Heymans.
Certaines sociétés de leasing incluent également un contrat d’assurance full omnium dans leur abonnement, pour des montants allant de 500 euros à 750 euros HTVA, selon la valeur du véhicule. Mais tous les contrats de leasing n’incluent pas forcément une assurance omnium. Dans ce cas, l’opération financière sera sans doute moins intéressante, selon Testachats. «Nos calculs ont démontré qu’acheter une voiture, même à crédit, était généralement plus intéressant», indique l’association de défense des consommateurs.
Kilométrage, rupture anticipative,…
Toujours selon Testachats, la formule de leasing peut cacher certains pièges. «Si vous dépassez le kilométrage annuel fixé dans le contrat, les suppléments peuvent être lourds». Sam Heymans nuance : «Tout dépendra de la valeur de la voiture. Généralement pour un véhicule « moyen », nous comptons entre cinq et dix centimes d’euro par kilomètre dépassé».
Par ailleurs, la voiture devra être restituée en bon état à l’issue du leasing. Les éventuels coups et griffes devront être réparés aux frais du contractant, quitte à faire intervenir l’assurance et s’acquitter de la franchise lorsque le véhicule est fortement dégradé.
Enfin, une résiliation anticipée d’un contrat de leasing peut être assortie d’indemnités très élevées. Dans certains cas, les frais de rupture peuvent se chiffrer jusqu’à 50% des mensualités restantes. Certaines sociétés de leasing offrent néanmoins des formules «premium», permettant à l’utilisateur de re-leaser le véhicule à un autre client lorsqu’il souhaite interrompre le contrat.