Juan Clavero, le leader écologiste victime de quatre employés en lien avec Brena del Agua, une société espagnole appartenant à Marnix Galle, n’avait pas réussi à faire condamner l’entreprise à titre subsidiaire. Il va en appel.
Le patron belge d’Immobel, également propriétaire d’un domaine en Andalousie du nom de Brena del Agua, n’en a peut-être pas fini avec la justice espagnole. Pour rappel, à l’automne dernier se tenait un procès mettant en cause quatre hommes travaillant ou ayant des liens avec cette société, laquelle gère un immense domaine agricole composé de fermes (fincas) acquises au mitan des années 2010 par le magnat belge de l’immobilier.
Les hommes en question avaient tenté de piéger, en 2017, un écologiste du cru, Juan Clavero, en tentant notamment de le faire passer pour un trafiquant de drogue, ainsi que l’a relaté Le Vif. Le complot visait à discréditer le combat du militant, qui se battait contre la privatisation de zones naturelles par la société de Marnix Galle. Si les personnes en question, en ce compris l’administrateur de Brena del Agua, ont été condamnées, la société n’avait pas été tenue responsable à titre subsidiaire, comme le demandait la partie civile. Qui a donc décidé de faire appel, a appris Le Vif.
De son côté, Marnix Galle a toujours plaidé l’apaisement vis-à-vis des écologistes depuis que l’affaire a éclaté, s’estimant «éclaboussé», «malgré lui», par cette «sordide affaire», dont il dit «ne pas connaître les détails».
Marnix Galle a toujours plaidé l’apaisement vis-à-vis des écologistes depuis que l’affaire a éclaté, s’estimant «éclaboussé», «malgré lui», par cette «sordide affaire», dont il dit «ne pas connaître les détails».
Si les poursuites à l’encontre de Juan Clavero avaient rapidement été classées, et qu’un non-lieu a été prononcé le 6 septembre 2018, la procédure pénale concernant les auteurs du complot a, elle, traîné en longueur. Ces derniers ont toujours refusé de témoigner, leurs avocats se pourvoyant d’appel en appel, d’abord devant le tribunal d’Ubrique puis devant la cour provinciale de Jerez. Prévu pour février 2024, le procès avait de nouveau été retardé après la mort de l’un des avocats des accusés. Il se tiendra, finalement, dès le premier octobre, à Jerez.
«Le parquet a requis que la société soit tenue responsable uniquement à titre subsidiaire du point de vue civil pour un montant maximal de 20.000 euros. Je comprends que cette démarche soit courante en Espagne quand les accusés travaillent pour la même société. Selon mes avocats espagnols, cette demande subsidiaire manque de fondement car la société n’est nullement visée pénalement, expliquait Marnix Galle lors du procès en octobre dernier, ajoutant que ni [sa] société, ni aucun membre de [sa] famille, ni [lui]-même ne [sont] visés par la justice espagnole.»
C’est toujours le cas, à l’heure d’écrire ces lignes.