Le changement climatique a entraîné une moyenne de 41 jours de canicule. La Belgique a été relativement épargnée, ce qui n’est pas le cas des petits Etats insulaires comme Nauru, la Barbade, ou encore Saint-Vincent-et-les-Grenadines. 2024 a en outre été une année anormalement marquée par des conditions météorologiques extrêmes.
Le changement climatique a occasionné en moyenne 41 jours supplémentaires de chaleur menaçant la santé humaine en 2024, ressort-il, vendredi, du rapport annuel de World Weather Attribution (WWA) et Climate Central. Ces deux organismes évaluent la manière dont le dérèglement climatique dû aux activités humaines affecte l’intensité et la probabilité des phénomènes météorologiques extrêmes.
Les jours de chaleur considérés comme dangereux sont des jours où il a fait plus chaud que 90% des journées déjà particulièrement chaudes enregistrées sur la période 1991-2020. Cette année, WWA et Climate Central en ont donc comptabilisé 41 de plus. Cette moyenne mondiale ne reflète toutefois pas une tendance homogène: au premier plan, ce sont surtout les petits États insulaires (comme Nauru en Océanie, la Barbade ou Saint-Vincent-et-les-Grenadines dans les Antilles) qui en souffrent. Leurs habitants ont sué plus de 150 jours additionnels en 2024, tandis que la Belgique n’a enduré « que » 26 journées supplémentaires de chaleur extrême.
Cette année est d’ores et déjà considérée comme la plus chaude jamais enregistrée. Elle marquera les livres d’Histoire puisque, pour la première fois, le réchauffement de la planète a atteint +1,5°C par rapport à l’époque pré-industrielle (1850-1900). Ce marqueur est symbolique. Il renvoie à l’accord conclu à Paris en 2015 visant à limiter la hausse des températures bien en deçà de +2°C, et si possible +1,5°C. Le but est d’éviter les pires impacts du dérèglement climatique, qui provoquent déjà des catastrophes à travers le monde. Chaque dixième de degré supplémentaire entraîne son lot de conséquences. La hausse de 2024 ne signifie pas pour autant que les objectifs de Paris sont désormais inatteignables.
Outre les épisodes de chaleur intense, l’année écoulée a aussi été marquée par des pluies exceptionnelles. En effet, un air plus chaud retient davantage l’humidité. À cela s’ajoute le réchauffement des océans: l’eau s’évapore davantage et gorge les nuages de pluie. L’Europe Centrale, certaines régions d’Australie, le sud-est des États-Unis et le Sahel ont ainsi essuyé les plus fortes précipitations depuis 1994.
De manière générale, 2024 se distingue comme une « année anormalement marquée par des conditions météorologiques extrêmes« , avec 219 phénomènes exceptionnels recensés. L’organisme en a décortiqué 29. Il a déduit de cette analyse que 26 événements ont été aggravés par le dérèglement climatique et ont coûté la vie à 3.700 personnes. « 2024 touche à sa fin et ce rapport montre que les conséquences néfastes du changement climatique induit par l’être humain ne sont pas une vague menace. Elles sont déjà notre réalité », a conclu le climatologue Friederike Otto, fondateur de World Weather Attribution.