En cas de fuite, jusqu’il y a peu, il suffisait de se garer sur le bas-côté, sortir les outils et changer sa roue. Mais qu’il s’agisse d’une 5e « vraie roue » ou d’une galette de secours, cet accessoire salvateur se fait malheureusement de plus en plus rare.
La tendance est là depuis des années, de plus en plus de voitures neuves ne sont carrément plus équipées d’une « vraie » roue de secours, comprenez : une cinquième roue, de taille et de look conformes aux quatre autres. Les raisons sont multiples, mais il s’agit avant tout d’un problème d’encombrement. Les roues – à l’instar des voitures elles-mêmes – ont subi une inflation de leurs dimensions. Dans les années 80-90, un diamètre de jante 17’’ était considérée comme très grand et ne concernait que certaines voitures de sport et/ou customisées. Aujourd’hui, 17’’ est quasi un minimum ! Il s’agit avant tout de style : plus une voiture est volumineuse, plus un designer lui réserve des roues (jantes + pneus) de bonne dimension (en hauteur, mais aussi en largeur) pour l’allure et l’harmonie des proportion. Bien évidemment, les SUV, plus grands que les berlines, breaks et monovolumes qu’ils ont remplacés, ont largement alimenté ce phénomène.
Batteries et capteurs
Plus la 5e roue est grande, plus elle nécessite de la place pour être casée. Pendant longtemps, les constructeurs ont casé une roue de secours sous le plancher du coffre des voitures, ou en dessous de la voiture, attaché à un berceau en acier. Mais la place est devenue rare et chère dans les voitures modernes. Une place qui, dans le cas des voitures hybrides et électriques, sert aujourd’hui à caser les batteries et le hardware qui en découle. Sans oublier qu’au fil du temps il a fallu caser de plus en plus de capteurs, radars et tout ce qui concerne les assistants à la conduite. Et bien évidemment, pas question de (trop) empiéter sur le volume de coffre, précieux pour les familles. Aujourd’hui les derniers véhicules à emporter une grande 5e roue sont le plus souvent des 4×4, sur lesquels il est plus aisé d’accrocher un pneu de secours sur la porte arrière. Ou sur certains modèles de sport et/ou vintage, sur lesquels la roue de secours participe au style (comme ci-dessous sur cette Morgan).
Une 5e roue, c’est aussi du poids en plus, et compte tenu des impératif écologiques liés aux rejets de CO2, plus une voiture est lourde, plus elle rejette du CO2. Priver une voiture d’une cinquième roue, c’est polluer moins. Une roue (jante + pneu) de 18’’ peut peser facilement 25 kg. Dernier élément qui ne plaide pas en sa faveur : le coût final d’une voiture : une roue en moins, c’est toujours ça d’économisé, car vous le voyez dans les catalogues d’options, une jante de 18 ou 19’’ coûte plusieurs centaines d’euros.
Depuis un moment, les kits de réparation ont donc remplacé les roues de secours. Ils comprennent un petit compresseur et une réserve de produit de colmatage. Plus compacts, ils permettent de réparer une fuite… si elle n’est pas trop importante, en injectant la mousse expansive des systèmes en question. Dans les modèles haut de gamme, un compresseur est livré pour regonfler la roue (en le branchant sur l’allume-cigare).
Electriques sans cric ?
La crevaison est le motif de panne le plus fréquent pour les VE… qui ont rarement de la place pour une 5e roue. En raison du poids qu’ils supportent, les pneus des voitures électriques sont par ailleurs plus vulnérables au passage de nids de poule et/ou d’une bordure trop raide. En outre, concernant les modèles les plus lourds, un cric ne fait même plus partie de l’équipement d’origine, parce que ce type d’outil compact n’est simplement plus en mesure de soulever en toute sécurité le poids de la voiture (certaines atteignent les 2,5 tonnes, voire plus). Bref, avec une voiture électrique, en cas de crevaison, on n’a souvent d’autre choix que de faire appel à l’assistance-dépannage. Heureusement, ces services se sont heureusement développés et ne sont plus réservé à l’élite des voitures de luxe et/ou premium.
Equipez-vous
C’est l’évolution du marché qui est ainsi, et un retour en arrière ne semble pas prévu. Pour éviter des tracasseries inutiles et gagner du temps, une parade serait de s’équiper d’une 5e roue. Peut-être pas un modèle en alliage d’aluminium, identique aux roues d’origine, mais un exemplaire en tôle, meilleur marché. On la gardera dans le garage et, le cas échéant, un proche pourrait vous l’acheminer afin de pourvoir poursuivre votre route. Pour les autres cas, et notamment celui des voitures électriques, une bonne assistance est nécessaire. Enfin, avant tout départ en vacances, se munir d’une ou deux bombes de mousse de réparation. Idéalement, un petit compresseur de voyage sera précieux.