Un ex-conseiller politique, un conseiller et un ancien assistant parlementaire du S&D ont été inculpés dans le cadre du dossier du Qatargate. Tous sont soupçonnés d’avoir mis leur influence au service d’une organisation criminelle
La juge d’instruction dans le dossier du « Qatargate », relatif à des soupçons de corruption au sein du Parlement européen, a procédé à l’inculpation de trois nouvelles personnes, rapporte Le Soir, mercredi.
La juge Aurélie Dejaiffe a inculpé un ex-conseiller politique, un conseiller et un ancien assistant parlementaire du groupe social-démocrate (S&D). Tous les trois sont soupçonnés d’avoir mis leur influence réelle ou supposée au service de l’organisation criminelle présumée, dirigée par l’ancien syndicaliste et eurodéputé italien Antonio Panzeri devenu « repenti » dans le dossier, en échange de cadeaux ou d’avantages.
Le premier des récents inculpés, E., était, le 9 décembre 2022, avec sa compagne dans la tribune du Lusail Stadium pour assister au match nul des Pays-Bas contre l’Argentine lors de la Coupe du monde. Un voyage tous frais payés qui avait été offert par l’Etat du Qatar. Proche de Francesco Giorgi – l’ancien assistant d’Antonio Panzeri, suspecté d’avoir avec son mentor été au cœur du Qatargate -, un conseiller politique S&D a, lui aussi, été inculpé par la juge d’instruction.
C. aurait, selon les confessions de MM. Giorgi et Panzeri, reçu de leurs mains 10 à 20.000 euros « fin 2019 » avec « de l’argent en provenance du Qatar ».
Enfin, G. a notamment été l’assistant parlementaire d’Antonio Panzeri et de Marc Tarabella. Avant de signer, juste avant l’éclatement du scandale, avec une eurodéputée italienne du groupe PPE, Lara Comi, elle aussi citée dans le cadre du Qatargate (mais jamais inquiétée, pas même auditionnée). En 2017 ou 2018, il avait séjourné en compagnie d’Antonio Panzeri, de Francesco Giorgi et de la compagne de ce dernier, Eva Kaili, dans le prestigieux hôtel La Mamounia, à Marrakech. Un séjour réglé par Abderrahim Atmoun, aujourd’hui suspecté d’être un des principaux corrupteurs du Qatargate.